Depuis sa prestation de serment le 6 novembre dernier pour un neuvième mandat consécutif, le président Paul Biya, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, a complètement disparu de la scène publique. Cette absence remarquée suscite interrogations et inquiétudes dans un pays qui attend des signaux forts de son dirigeant.

Contrairement aux usages démocratiques observés dans de nombreux pays après une élection présidentielle, le gouvernement de Joseph Dion Ngute continue d'exercer ses fonctions sans qu'aucun remaniement n'ait été annoncé, alors que traditionnellement, un gouvernement démissionnaire ne devrait gérer que les affaires courantes en attendant la formation d'une nouvelle équipe.

Le remaniement ministériel tant attendu tarde à venir, laissant le pays suspendu dans une incertitude politique qui paralyse les décisions importantes. Les Camerounais restent dans l'expectative, guettant les annonces qui ne viennent pas.

Une population étouffée par la crise économique

Au-delà des questions institutionnelles, c'est tout un peuple qui souffre dans un silence assourdissant. L'inflation galopante écrase les ménages camerounais, incapables de suivre le rythme effréné des prix qui flambent jour après jour. Les produits de première nécessité deviennent progressivement inaccessibles pour une large partie de la population.

Cette crise du pouvoir d'achat exige des réponses urgentes et des mesures gouvernementales fortes. Pourtant, dans ce contexte de flottement politique, les décisions tardent et l'angoisse sociale s'intensifie.

Vide démocratique inquiétant

L'absence de communication présidentielle après l'investiture et le maintien d'un gouvernement dans un statut incertain créent une situation démocratique ambiguë. Le pays se retrouve privé de la vision et des orientations nécessaires pour affronter les défis économiques et sociaux urgents.

Les Camerounais attendent désormais des actes concrets : un remaniement gouvernemental, des mesures économiques pour juguler l'inflation, et surtout, une présence rassurante de leur chef d'État pour tracer la voie des années à venir.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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