Guinée-Bissau : Des personnalités africaines appellent à restaurer la démocratie et exigent la publication des résultats des élections
Un centre de vote lors des élections (ph)
Un groupe d'éminentes personnalités africaines de renom, dont l'ancien Président du Cap-Vert, Pedro Pires, des hommes d'État, diplomates, universitaires et représentants de la société civile, a appelé à la publication immédiate des résultats des élections présidentielles et législatives du 23 novembre en Guinée-Bissau.
Dans un communiqué transmis le jeudi soir et intitulé « Rétablissement de l'ordre constitutionnel et de l'État de droit en Guinée-Bissau », les éminentes personnalités africaines prient la CEDEAO d’exiger la vérité sur les élections, de protéger le vainqueur et demander la libération des acteurs politiques détenus par les militaires qui ont pris le pouvoir.
Cet appel intervient après la survenue d'un coup d'État militaire en Guinée-Bissau le 26 novembre, juste avant la publication des résultats provisoires des élections nationales. Des soldats ont annoncé avoir pris le « contrôle total », fermé les frontières et suspendu le processus électoral.
Sur la vingtaine de signataire du communiqué, on peut citer entre autres Pedro Pires, ancien Président du Cap-Vert, Doctor Olukeshi Adebayo, ancien Secrétaire Exécutif Codesria, Halima Ahmed, ancienne Commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, José Brito, ancien ministre des Affaires Étrangères du Cap-Vert, Maitre Femi Falani, ancien Secrétaire Général de l'Ordre des Barreaux d'Afrique de l'Ouest.
D’autres signataires sont Adama Gaye, journaliste, ancien directeur de la Communication de la CEDEAO, Takyiwaa Manuh, Professeure émérite, université du Ghana.
Recommandations
Au nom de l'Etat de droit en Guinée-Bissau, le groupe demande que les résultats des élections présidentielle et législatives du 23 novembre en Guinée-Bissau soient publiés et le vainqueur légitime reconnu par la communauté internationale.
Les signataires de la déclaration invitent les chefs d’État de la CEDEAO, qui se réuniront en un sommet « le 14 décembre », à prendre une mesure audacieuse pour résoudre la crise actuelle qui secoue ce pays lusophone situé au Sud du Sénégal.
Motif de la déclaration
En dévoilant la raison de leur sortie, les leaders d’opinion africains ont expliqué que « Ce qui nous a incités à agir, c’est que, sous la menace des services de sécurité et de l’Armée, la Commission électorale nationale (CNE) a été contrainte de déclarer son incapacité à poursuivre la compilation des résultats électoraux et à les annoncer ».
Ils ont déploré que « des militaires dans un grabuge indescriptible, ont emporté machines et documents relatifs aux résultats électoraux, sans oublier de procéder à des arrestations de personnes essentiellement proches du camp de l'opposition au président sortant, candidat à un second mandat ».
Appel à la communauté internationale
Face à l’interruption du processus électoral en Guinée-Bissau, le groupe a estimé qu’en « tant que membres actifs de la société civile africaine, nous ne pouvons rester silencieux face à de telles violations flagrantes subies par la Guinée-Bissau… » et a statué qu’« accepter qu’un groupe d’acteurs militaires et politiques s’entende pour priver leurs compatriotes… du droit de choisir librement leurs dirigeants par le biais d’élections transparentes enverra un signal fort à toute l’Afrique de l’Ouest : la seule règle… est celle du plus grand nombre ».
En vue d’une mobilisation internationale pour la cause des bissau-guinéens, les éminentes personnalités africaines disent inviter l’opinion publique africaine et le reste du monde à se mobiliser pour exprimer par tous les moyens légaux son refus des manœuvres antidémocratiques en cours en Guinée-Bissau et plaide que « la Guinée-Bissau mérite d'être soutenue pour parachever son processus électoral et se remettre sur le chemin laborieux mais nécessaire de la construction d’institutions démocratiques et d’un Etat de droit ».
La Guinée-Bissau, qui compte environ 2,2 millions d'habitants, a connu de nombreux coups d'État et tentatives de coups d'État depuis son indépendance du Portugal il y a plus de 50 ans.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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