Cameroun : Décès en détention d'Anicet Ekane, des universitaires réclament des sanctions européennes contre des responsables gouvernementaux
Galax Etoga patron de la gendarmerie nationale (Ph)
Un groupe d'intellectuels camerounais a adressé une correspondance officielle au représentant de l'Union Européenne à Yaoundé le 6 décembre 2025, réclamant des mesures restrictives contre plusieurs hauts fonctionnaires de l'État suite au décès d'Anicet Ekane en détention.
Les signataires, comprenant des chercheurs, enseignants du supérieur et membres de la société civile, sollicitent l'application de restrictions de déplacement et de gel d'actifs à l'encontre de quatre personnalités : Ferdinand Ngoh Ngoh (Secrétaire Général de la Présidence), Paul Atanga Nji (Ministre de l'Administration Territoriale), Galax Etoga (Secrétaire d'État à la Défense) et le Colonel Otoulou.
Le collectif estime que ces responsables forment une chaîne de décision ayant conduit à l'arrestation et au décès du président du parti Manidem, fervent soutien d'Issa Tchiroma Bakary lors de la présidentielle d'octobre.
Témoignages
La lettre s'appuie sur les déclarations de trois avocates – Me Dorcas Nkomgne, Me Laurie Meboung et Me Tchakounté Charlotte – qui dénoncent une série d'irrégularités : refus d'accès au détenu, instructions contradictoires des services de sécurité, maintien en garde à vue au-delà des délais légaux et absence de prise en charge médicale adéquate.
Les intellectuels citent également des propos attribués au ministre de l'Administration Territoriale, qui auraient exprimé le souhait du décès du détenu. De son côté, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication, aurait reconnu dans une interview que certaines décisions avaient été prises sans consultation appropriée.
Tension et rejet
Le mouvement citoyen exprime une rupture de confiance grandissante envers les autorités. Le collectif met en garde contre un risque d'escalade dans un pays qu'il décrit comme étant à un moment critique.
Face à ces accusations, le gouvernement camerounais a publié une réponse ferme le 5 décembre. Yaoundé rejette catégoriquement les critiques formulées par Bruxelles dans sa déclaration récente concernant la gestion de la crise post-électorale. Les autorités dénoncent une tentative d'ingérence inadmissible dans les affaires internes d'un État souverain et contestent toute violation des droits fondamentaux.
Une enquête officielle a été ouverte par le ministère de la Défense pour clarifier les circonstances du décès. Parallèlement, la délégation européenne a suggéré la libération des personnes arrêtées dans le contexte post-électoral et appelé au dialogue pour apaiser les tensions.
Plusieurs missions diplomatiques occidentales ont également manifesté leur préoccupation, contribuant à internationaliser cette affaire sensible.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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