Côte d'Ivoire: Nutrition et Petite enfance, le CONANUT pose les bases d'une gouvernance renforcée
Le Bureau de Coordination du Conseil National pour l’Alimentation et la Nutrition (CONANUT) organise, à l’Hôtel Golden Palace de Grand-Bassam, un atelier stratégique de révision des textes et de validation de documents techniques majeurs pour la gouvernance de la nutrition et du Développement de la Petite Enfance (DPE) en Côte d’Ivoire.
À l’instar de nombreux pays en développement, la Côte d’Ivoire continue de faire face à d’importants défis nutritionnels. Les carences en micronutriments essentiels — notamment l’iode, le fer, l’acide folique et la vitamine A — affectent une part significative de la population. Ces déficits sont à l’origine de nombreux problèmes de santé publique, tels que l’anémie, les troubles cognitifs, les complications liées à la grossesse, les malformations congénitales et une vulnérabilité accrue face aux maladies.
Pour répondre à ces enjeux, l’État ivoirien a adopté plusieurs stratégies structurantes, dont l’enrichissement des aliments de grande consommation. À cet effet, le décret n°2018-512 du 30 mai 2018 rend obligatoire l’enrichissement du sel, de la farine et de l’huile en micronutriments essentiels.
Dans la dynamique de consolidation des acquis, le Conseil National pour l’Alimentation et la Nutrition s’est doté d’un Plan National Multisectoriel de Nutrition (PNMN) 2024-2027. Ce plan accorde une place centrale à la lutte contre l’anémie à travers, entre autres, la supplémentation en micronutriments et l’enrichissement des aliments, y compris le riz.
Le PNMN prévoit également le renforcement du cadre législatif et réglementaire en matière de nutrition et de Développement de la Petite Enfance, condition essentielle à l’efficacité, à la cohérence et à la durabilité des interventions.
C’est dans ce contexte que le Bureau de Coordination du CONANUT a initié cet atelier, dont l’objectif général est de renforcer le cadre de gouvernance de la nutrition et du Développement de la Petite Enfance.
De manière spécifique, l’atelier vise à réviser l’arrêté portant création de l’Alliance Nationale d’Enrichissement des Aliments (ANEA) ainsi que le décret relatif à la fortification des aliments, revoir le guide d’implémentation des Foyers de Renforcement des Activités de Nutrition Communautaire (FRANC), valider le rapport de cartographie des intervenants et des interventions en nutrition et DPE et valider le rapport sur le traçage des dépenses en nutrition et DPE, y compris celles du secteur privé, des ménages et des Partenaires Techniques et Financiers (PTF).
À l’issue des travaux, plusieurs résultats majeurs sont attendus, les textes relatifs à l’ANEA et à la fortification des aliments seront révisés et validés par le Comité de Coordination du CONANUT, le guide d’implémentation des FRANC sera amélioré et actualisé et valider, le rapport sur le traçage des dépenses en nutrition et DPE, y compris celles du secteur privé, des ménages et des Partenaires Techniques et Financiers (PTF).
Ces documents constituent des outils stratégiques essentiels pour l’action publique et conditionnent l’efficacité des interventions sur le terrain.
L’atelier se tient en mode résidentiel du 15 au 20 décembre 2025, avec une arrivée des participants prévue le dimanche 14 décembre à partir de 16 heures. Il réunit les membres du Comité de Coordination du CONANUT et ceux de l’ANEA, ainsi que des représentants des ministères techniques, du secteur privé, de la société civile, du monde académique et des partenaires au développement.
Dans son allocution d’ouverture, Dr Patricia YOBOUE N’GORAN, Coordonnatrice du CONANUT, a salué l’engagement constant de l’ensemble des parties prenantes et rappelé les défis persistants, notamment la réduction de l’anémie chez les femmes en âge de procréer, la lutte contre le retard de croissance, le renforcement de l’allaitement et la prévention du surpoids.
Elle a insisté sur la nécessité de renforcer le cadre législatif et réglementaire, d’impliquer davantage le secteur privé, les collectivités territoriales et la société civile — en particulier la jeunesse — ainsi que de mobiliser des mécanismes innovants de financement de la nutrition.
Face au triple fardeau de la malnutrition, aggravé par les crises socio-économiques, climatiques et la raréfaction des financements, la Coordonnatrice a appelé à une synergie d’actions durable et résiliente, fondée sur la convergence des interventions multisectorielles au niveau communautaire.
« La qualité des documents que nous allons réviser et valider conditionnera l’impact réel de nos actions au profit des populations les plus vulnérables », a-t-elle souligné avant de déclarer ouverts les travaux de l’atelier.
Wassimagnon
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