Cameroun : Tensions au sein du Mrc, Okala Ebodé conteste la légitimité de Maurice Kamto
Kamto
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) traverse une période de turbulences internes suite à la reconduction de Maurice Kamto à sa direction lors du congrès d'octobre 2025. Cette réélection, saluée par certaines formations politiques comme le Manidem, suscite de vives contestations au sein même de la formation politique.
Opposition frontale
Joseph Thierry Okala Ebodé, anciennement trésorier adjoint du parti et cofondateur du mouvement, mène la charge contre le leadership de Maurice Kamto. Malgré son exclusion prononcée il y a plusieurs mois, cet opposant interne refuse de s'incliner et remet en question la capacité de Kamto à continuer d'incarner l'avenir de la formation. Selon lui, la direction actuelle est devenue trop centralisée et déconnectée des réalités vécues par les militants de terrain.
Cette fronde intervient dans un contexte où le MRC fait déjà face à d'importantes pressions extérieures et à des fractures internes qui minent progressivement sa cohésion. Okala Ebodé se positionne comme une alternative, invoquant son rôle historique dans la création du parti pour légitimer sa démarche.
Irrégularités
Le principal grief soulevé par le dissident concerne les conditions d'organisation de la convention qui a reconduit Kamto. Initialement interdite par les autorités administratives, cette rencontre aurait été transformée en événement virtuel sans que les statuts du parti ne prévoient explicitement cette possibilité.
Les chiffres du scrutin soulèvent également des interrogations : avec 2320 délégués officiellement inscrits, seulement 320 liens de connexion auraient été distribués, alors que 1644 votes ont été comptabilisés. Cette arithmétique floue alimente les soupçons sur la transparence du processus électoral interne.
Au-delà des aspects techniques, Okala Ebodé soulève une question fondamentale : celle de l'éligibilité statutaire de Maurice Kamto lui-même, notamment concernant les conditions d'ancienneté et les implications de ses précédentes démissions du parti.
Contradictions
Cette crise révèle un paradoxe troublant pour une formation qui se présente comme garante de la légalité et de la transparence démocratique. Les pratiques dénoncées – modification des règles en cours de route, opacité des procédures, ajustement des résultats – rappellent étrangement les méthodes que le Mrc critique chez ses adversaires politiques dont le Rdpc au pouvoir.
L'enjeu dépasse la simple rivalité entre personnalités : il s'agit de savoir si le parti pourra surmonter ces divisions internes et maintenir sa crédibilité comme alternative politique. Entre partisans de Kamto qui dénoncent une tentative de déstabilisation orchestrée, et observateurs qui y voient les symptômes d'un malaise structurel, le Mrc se trouve à un carrefour décisif de son existence.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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