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Burkina Faso : Les forces de sécurité accusés d'avoir exécuté 31 détenus, une enquête ouverte
 

Burkina Faso : Les forces de sécurité accusés d'avoir exécuté 31 détenus, une enquête ouverte

 
 
 
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 Il y a 3 ans
 
 
 
 
 
© Koaci.com - lundi 20 avril 2020 - 20:56


L’ONG internationale Human Rights Watch (HWR) a accusé les forces de sécurité du burkina Faso d’avoir exécuté 31 détenus à Djibo, appelant à une enquête dans un communiqué de presse diffusé ce lundi.


Le 9 avril 2020, les forces de sécurité du Burkina Faso auraient exécuté 31 détenus dans la localité de Djibo, située dans le nord du pays, quelques heures à peine après avoir été arrêtés, alors qu’ils n’étaient pas armés, lors d’une opération antiterroriste gouvernementale a déclaré Human Rights Watch


Les autorités burkinabé devraient immédiatement ouvrir une enquête impartiale sur ces meurtres et tenir les responsables pour comptables de leurs actes, quel que soit leur rang.

Le massacre présumé, commis à Djibo a été perpétré dans un contexte de détérioration sécuritaire et de crise humanitaire dans la région septentrionale du Sahel. 


La croissance des groupes armés islamistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) a donné lieu à des violences qui ont provoqué le déplacement de plus de 775 000 personnes fin mars.


« Les forces de sécurité burkinabées ont apparemment exécuté 31 hommes lors d’une parodie brutale d’opération antiterroriste susceptible de constituer un crime de guerre, et qui risque

d’engendrer un nouveau cycle d’atrocités », a déclaré Corinne Dufka, directrice pour l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch


Human Rights Watch dit avoir mené des entretiens avec 17 personnes ayant connaissance des tueries du 9 avril, dont 12 témoins des arrestations puis de l’enterrement des corps. Les témoins ont établi une liste des victimes, toutes peules, et fourni des cartes indiquant où les hommes ont été exécutés puis inhumés.


Les habitants ont affirmé avoir été pris pour cible à cause de la proximité de certains islamistes armés autour de Djibo. « Les djihadistes rôdent par ici depuis quelques temps », a relaté l’un d’eux.


 

 « C’est comme si nous étions punis pour leur simple présence. » Selon les habitants, des dizaines de membres des forces de sécurité ont été impliqués dans l’opération du 9 avril, qui a débuté vers 10 heures avec les arrestations, pour s’achever vers 13 h30, lorsque plusieurs coups de feu ont été entendus. 


Les victimes ont été interpellées dans plusieurs quartiers ou « secteurs », alors qu’elles étaient en train d’abreuver leur bétail, de marcher ou étaient assises devant leurs domiciles. Ils ont été placés à bord d’un convoi formé d’une dizaine de véhicules militaires, dont des camionnettes, une voiture blindée et des motos.


D’après les habitants, les individus impliqués dans les tueries du 9 avril seraient rattachés au groupement des forces antiterroriste (GFAT), une supposition qui se fonde sur l’ampleur de l’opération, et sur le fait que leur camp est le seul où des véhicules blindés ont été identifiés. 


Plusieurs des personnes interrogées ont indiqué à Human Rights Watch qu’ils avaient reçu des appels de membres de leur famille vivant à proximité du camp du GFAT avant les arrestations pour leur signaler qu’un convoi important quittait la base.


Plusieurs personnes ont déclaré que la population peule était prise pour cible par les deux parties. « Les djihadistes [islamistes armés] et les militaires nous menacent et nous tuent », a assuré un ancien. « Les deux nous ont empêchés d’aller au marché pour acheter et vendre des produits. »


« Les autorités du Burkina Faso devraient enquêter de manière urgente et impartiale sur ce crime de guerre présumé et suspendre les commandants des forces de sécurité impliqués, dans l’attente des conclusions de l’investigation », a conclu Corinne Dufka.


 

En réaction à ce communiqué, le ministère de La Défense a, dans un communiqué expliqué que ces allégations avaient déjà été rapportés au ministre Chérif Sy qui a adressé une lettre au Directeur de la Justice Militaire pour l'instruire de faire ouvrir par ses services une enquête judiciaire afin d'établir la vérité des faits.


«Nos Forces Armées sont formées pour agir dans le respect du Droit International Humanitaire et suivant des règles d'engagement propres.

De plus; les Forces Armées ayant en leur sein des fils de toutes les communautés qui composent le peuple Burkinabè, elles ne sauraient opter de stigmatiser une d'entre elle » s’est défendu le ministère de La Défense. 


« Nous tenons à rassurer la communauté nationale et internationale que si ces allégations étaient avérées, des sanctions seront prises à l'encontre des auteurs », souligne l’armée. 


En rappel, en 2016, des groupes armés islamistes, en grande partie recrutés au sein de l’ethnie nomade peule, ont commencé à lancer des attaques contre des postes des forces de sécurité et des civils dans divers lieux au Burkina Faso, mais principalement dans la région du Sahel située dans le nord de ce pays, à la frontière du Mali et du Niger.


 Depuis 2017, Human Rights Watch a établi que plus de 300 civils avaient été tués par des groupes armés islamistes, et plusieurs centaines d’hommes par les forces de sécurité gouvernementales pour leur soutien présumé à ces groupes.


Boa, ouagadougou


 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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SRIKABLA
Il y a anguille sous roche..... C'est tres simple de cacher ses armes et dire qu'on ne fait pas partie du groupe des BARBARES. Le peuple doit aussi être complice des forces armées et non son ennemi.... Si vous vivez avec des terroristes BARABARES et vous n'informez pas l'armée, vous serez aussi pris pour cible........... Ces BARBARES djihadistes soi-disant musulmans tuent sans faire de distinction au sein de la population.
 
 il y a 3 ans     
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