Soro

Dans un entretien accordé à son media « Nouvelles Générations », Guillaume Soro; silencieux, refait surface.

L’ancien président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, condamné à 20 ans de prison, nous y apprend qu’il qualifie par l'humour son surnom "Anselmo Bruit", donné en marge de la présidentielle du 31 octobre dernier en raison d'une certaine forme de marginalisation après le glissement progressif vers une posture radicale.

« Je ne le savais pas. C’est mon fils de 22 ans qui, le premier, m’en a parlé et expliqué. Parce qu’il fallait que j’en comprenne le sens ! Qu’est-ce que nous en avons rigolé ! Les Ivoiriens ont de l’humour que j’apprécie », soutient l’ancien Premier Ministre en exil en France depuis bientôt deux ans.

Évoquant la réélection de Ouattara, il se moque de Kouadio Konan Bertin dit KKB. « Quand on a choisi ses adversaires en prenant le soin d’écarter les opposants avec des arrestations et des blocus ; quand on a violé la Constitution ; quand on a fabriqué des scores de 103% dans des bureaux de vote ; quand on affirme qu’on a gagné de haute lutte une élection face à un ‘’adversaire’’ comme Kouadio Konan Bertin dans tout le personnel politique ivoirien, je vous pose la question de sincérité : y a-t-il eu vraiment une élection en Côte d’Ivoire ? », Interroge-t-il avant de donner les raisons pour lesquelles, il aurait quitté la France, sans pour autant donner autre localisation, même si tout indique qu'il y soit bel et bien encore.

« J’ai quitté la France à la suite de ce changement de cap. Vous savez que mes ennemis sont aux aguets et peuvent attenter à mon intégrité physique. À partir du moment où Macron a changé d’avis sur la Côte d’Ivoire, j’ai eu des raisons de croire qu’il ne tenait plus à assurer ma sécurité en France. Quand vous avez de la jugeote, il vaut mieux ne pas insister. Et amicalement, je lui ai fait dire que je m’en allais. »

Guillaume Soro, hier chouchou des médias du service public français jusqu'au relais du pire, ajoute que le président Français à l’occasion de la nouvelle année, lui a adressé un message d’amitié et de vœux. 

« A l’occasion de la nouvelle année, j’ai reçu un message d’amitié et de vœux. Mais je ne peux dire plus », a expliqué l'ancien chef de la rébellion qui avait, depuis la France, appelé à un coup d'Etat en Côte d'Ivoire lors de la présidentielle du 31 octobre dernier avant de progressivement tomber en désuétude.

« Je crois qu’il n’est plus en France pour en parler. Nous ne souhaitons pas qu’il mène des actions de déstabilisation depuis le sol français. Sa présence n’est pas souhaitée, sur notre territoire, tant qu’il se comportera de cette manière », avait expliqué pour sa part Emmanuel Macron lors d’un entretien accordé à un confrère en novembre dernier, après la réélection actée d'Alassane Ouattara.

Faut-il croire aux dires de Guillaume Soro... ? 

Donatien Kautcha, Abidjan