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Côte d'Ivoire : Parcours scolaire et professionnel, sa nomination au poste de ministre, les révélations de Bruno Koné
 

Côte d'Ivoire : Parcours scolaire et professionnel, sa nomination au poste de ministre, les révélations de Bruno Koné

 
 
 
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© Koaci.com - mardi 04 octobre 2022 - 16:28

Bruno Koné



À 62 ans, le ministre de la Construction, du Logement et de l'Urbanisme est chargé de l'ambitieuse politique du logement social. Cet ancien financier manie la calculatrice et le compas pour refaire d'Abidjan le véritable toit de la Côte d'Ivoire


Comme tout bon provincial, Bruno Nabagné Koné a d'abord rêvé d'Abidjan en regardant des cartes postales. Il y a mis les pieds pour la première à l'âge de 17 ans, en vacances chez des parents. Né le 6 septembre 1960 à Kouto, dans le nord du pays, quelques semaines après l'indépendance, Bruno Nabagné Koné a tout vu dans son pays avant de découvrir la capitale : « Mon père était militaire, on n'arrêtait pas de voyager de caserne en caserne : Bouaké, Korhogo, Sassandra, Daloa, Bouaflé, Dimbokro, etc. Pour moi, Abidjan, c'était un rêve d'enfant, la grande ville avec des tours comme dans les films américains. La première fois que je l'ai visitée, c'était à pied, pour tout voir, dans les moindres détails. Les quartiers de Treichville, d'Adjamé, voir la mer à Port Bouet mais surtout découvrir le Plateau.


De culture Sénoufo, il conserve un attachement à Kouto et à sa région, incarné par sa grand-mère maternelle, à laquelle il est très lié depuis le décès prématuré de sa mère. L'élève studieux s'éprend de littérature française et rêve de devenir médecin ou architecte.


Quand ses études lui en laissent le temps, il adore jouer au basket, une passion qui ne le quittera jamais : il est aujourd'hui président d'honneur de la Fédération ivoirienne de basket-ball. Bruno Koné fait toute sa scolarité dans des établissements catholiques, notamment au célèbre collège Saint-Viateur de Bouaké, où il obtient un bac scientifique.


Passé par l'école supérieur de commerce d'Abidjan (ESCA), et HEC Paris, à Jouy-en-Josas, Bruno Koné démarre sa carrière au Cabinet Arthur Andersen Consulting. Il y croise son futur patron, Patrick Achi, chef de mission, qui remarque les qualités humaines et professionnelles de ce jeune social-libéral, futur militant ouattariste. Bruno Koné va gravir une à une les marches de la réussite à Abidjan, en assumant différents postes de directeur financier chez Chanic (1988-1991), Sifcom (1998-2001), avant d'être recruté en 2003 par Côte d'Ivoire Telecom, opérateur historique du pays. Il en devient le directeur général deux ans plus tard, avant de rejoindre la direction du groupe France Telecom-Orange, à Paris, en 2008, où il occupe successivement les postes de directeur de l'audit finances et directeur des affaires réglementaires et institutionnelles de la zone Afrique, Moyen-Orient, Asie


 

Son exil à Paris est de courte durée. En 2011, un certain Amadou Gon Coulibaly, alors secrétaire général de la présidence de la République, l'appelle en le priant de revenir au plus vite à Abidjan. Respectueux de ses engagements professionnels d'alors, il hésite, rate un premier vol, puis s'envole pour l'inconnu et apprend, lors d'une escale, qu'il vient dêtre nommé ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication. En découvrant la nouvelle sur sa messagerie, Bruno Koné ferme les yeux et se revoit enfant, jouant de la trompette dans la fanfare du collège pour la venue du président Houphouët-Boigny. Tout un destin. Le lendemain, après ses premiers entretiens avec le président Alassane Ouattara et le premier ministre d'alors, Guillaume Soro, il est désigné porte-parole du gouvernement. Fin orateur, loyal à son camp, Bruno Koné monte doucement dans la galaxie Ouattara, d'autant plus que le président est l'oncle de son actuelle épouse.


En 2018, Gon Coulibaly est Premier ministre. Il apprécie son sens du travail bien fait, « sa rigueur de financier » et lui propose un nouveau poste, plus risqué. Avant de lui préciser son affectation, il prévient : « aucun ministre n'est sorti de ce ministère avec un bon nom, on compte sur toi ». Bruno Koné devient ministre de la Construction, du Logement et de l'urbanisme. À l'époque, les interminables litiges dans le foncier, les nombreux scandales dont celui « des déguerpis », ces habitants pauvres délogés manu militari de leurs logements insalubres, ont terni l'image de son prédécesseur.


« C'est drôle parce que je n'avais pas vraiment fait d'études pour cela, mais quelque part ma fonction rejoint mes rêves d'enfants. Je considère mon rôle primordial pour assurer le bien-être des Ivoiriens. Avoir un toit, être bien chez soi est un droit fondamental. On ne travaille bien, on n'est heureux que lorsqu'on est bien logé. Partout, le bâtiment contribue fortement à la production et à la création d'emplois. Malheureusement, malgré nos efforts, nous n'avons pas encore atteint les objectifs définis. »


Quatre ans sa prise de fonction, le bilan de Bruno Koné à la tête de ce ministère est plutôt positif, malgré quelques couacs et retards. Un ambitieux projet de modernisation de la gestion du foncier urbain est en cours de réalisation.


« On estime aujourd'hui les besoins en logements sociaux à 600 000 dont 500 000 à Abidjan. Notre ambition est de construire 40 000 à 50 000 habitations de ce type par an, pendant les dix prochaines années, précise-t-il. Considéré comme « trop technocrate », l'élégant ministre n'hésite pas à se rendre sur les chantiers, casque sur la tête, et donne souvent des consignes pour penser, et ériger, des bâtiments plus écologiques. « Nous avons la chance d'avoir des architectes très compétents, qui ont bien pris en compte toute la richesse de nos savoir-faire africains traditionnels. Par exemple, nous essayons de privilégier la ventilation naturelle des bâtiments, plutôt que la climatisation, vu la densification de notre habitat. »


 

Ces dernières années, l'effondrement d'une quinzaine d'immeubles mal conçus est venu écorner son image de « bâtisseur ». « Depuis 2020, nous avons durci la loi et renforcé la surveillance, notamment à travers la plateforme collaborative de contrôle des constructions (PCCC), qui implique désormais les mairies. » Ce qui n'empêche pas une nouvelle fièvre immobilière à tendance verticale de s'emparer d'Abidjan : la future tour F, réalisée par Pierre Fakhoury, devrait redonner à Abidjan son statut de grande capitale régionale. Imaginé et attendu depuis quelques décennies, cet immense édifice qui aura la forme d'un masque africain, sixième tour de la cité administrative de la ville, deviendra la plus haute d'Afrique.


« Abidjan se particularise par sa modernité, attrayante et futuriste. Cette tour sera l'un des marqueurs d'une Côte d'Ivoire forte et ambitieuse Mais ce n'est pas du bling-bling ! Nous sommes dans un environnement où manquent des bureaux, des surfaces commerciales, des hôtels, etc. Cette tour contribuera à la réduction de ce déficit et pourra abriter une partie de notre administration », s'enthousiasme le ministre.


Bruno Koné, grand mélomane à ses heures, amateur de jazz et de reggae, regarde du haut du bâtiment de son ministère, récemment réhabilité, Abidjan renaître de ses cendres, avec peut-être en tête les paroles de l'un de ses chanteurs préférés, Alpha Blondy : « j'ai une chance inouïe, Dieu a fait de moi un tisserand de rêves ».



Jean Chresus, Abidjan


 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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Rolandk
Du vrai n'importe quoi.
 
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