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Côte d'Ivoire :   Bingerville, consultation populaire pour la désignation du chef de village de Elokaté, cinq postulants déclarés
 

Côte d'Ivoire : Bingerville, consultation populaire pour la désignation du chef de village de Elokaté, cinq postulants déclarés

 
 
 
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 Il y a 1 an
 
 
 
 
 
© Koaci.com - vendredi 30 décembre 2022 - 09:22

Hier à Elokaté




Anoh Bédia Oswald, Sous-préfet de Bingerville a convoqué à la demande de la génération Tchagba au pouvoir une séance de travail relative à la consultation populaire en vue de la nomination du chef de village de Elokaté situé à quelques encablures du chef-lieu de sous-préfecture.


La séance de travail s'est déroulée hier dans une atmosphère un peu tendue par moment. Malheureusement, elle n'a pas abouti à la désignation du futur chef de la génération Tchagba qui devra diriger le village dans les prochaines années.


Le chef de la génération Tchagba, les chefs de catégories et le guerrier en chef censés communiquer le nom du futur chef du village, conformément aux us et coutumes, ne sont pas parvenus à le faire, puisque cinq postulants sont sortis du lot.


Il s'agit de Assemian Ossiri Florent, de Nogbou Barthélemy, de Atchiamon Maturin, de Akouékou Hyacinthe et de Djama Djama Williams. Face à cette pléthore de postulants, le Sous-préfet, en se référant à sa hiérarchie, a mis fin à cette consultation populaire qui devrait aboutir à la délivrance de l'arrêté préfectoral au chef de village légalement reconnu.


Avant la désignation du chef du village, Anoh Bédia Oswald a donné la parole à tous ceux qui ont voulu s'exprimer et ont donné leurs avis sur quelques inquiétudes qu'ils avaient.


« Comment se fait la désignation du chef de village ? Qui doit désigner le chef du village, etc. ? », se sont autant de questions que le Sous-préfet a posé aux sachant à la place du village qui abrité cette séance de travail et qui grouillait de monde.


En réponse à ces différentes préoccupations, tous les intervenants ont donné des réponses en faveur de leur candidat. Cependant, la tendance était en faveur du postulant Assemian Ossiri Florent qui a eu l'onction des vrais chefs de catégories et du guerrier en chef de la génération Tchagba.


 

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Vu le nombre pléthorique de candidatures, Docteur Joseph Abo Kobi, le guerrier en chef de la génération Tchagba a affirmé qu'il a assisté à une consultation atypique, car selon lui, les postulants ont été suscités.


«C'est une consultation atypique. Il y a plusieurs postulants et cela a été suscité uniquement par tous ceux qui ont dirigé le village auparavant. En clair, il faut diviser pour mieux régner. Parce que, quand on voit le parcours de Assemian Ossiri Florent, c'est l'homme qu'il faut à la place qu'il fait. On connaît sa rigueur et elle va faire des malheureux, surtout dans le camp adverse », s'est justifié, Docteur Joseph Abo Kobi.


« Malheureusement ceux qui ont suscité ont commis un crime. Mais un crime n'est jamais parfait. Il y a eu des doubles signatures de ceux qui se disent chefs de catégories. Le pouvoir, avant en pays atchan, est un pouvoir dirigé par les hommes matures, c'est-à-dire, une gérontocratie, le pouvoir des anciens. On a attendu en 1896, pour que l'administration, voulant créer une nouvelle administration locale, a dit, il faut un chef et c'est delà qu'est née la chefferie. Mais le Nanan, le patriarche du village qui est Akoubè outé, le chef du village. Le Nanan reste l'autorité suprême, c'est l'intermédiaire entre Dieu et les vivants. À ce titre, quand il y a une consultation pour désigner un chef, son rôle est de faire la libation, ce n'est pas de choisir un postulant, pour approuver le choix de la génération », a-t-il relevé.

La société dans les villages atchan est une société à classe d'âge, elle n'est pas une société convergente. Selon le guerrier en chef de la génération Tchagba, le pouvoir des classes d'âges permet que le pouvoir en pays atchan est un pouvoir collégial.


« Le chef du village n'est qu'un porte-parole. Les chefs de catégories qui ont désigné celui qui va nous diriger sont les vrais, puisqu'en âge. Tous ont opté pour Assemien Florent », a ajouté Docteur.


En réalité, s'il y a eu cinq postulants, cela est dû au nombre élevé des chefs de catégories (Djéhou, Dogba, les Agban, les Assoukrou) qui en principe devaient être quatre. L'on dénombrait une dizaine et ces derniers ont tous fait des choix.


« Nanan a dit qu'il a donné son onction à Barthélemy qui est le fils d'un Blessoué or conformément aux us et coutumes, le fils d'un Blessoué n'a pas le droit d'être chef. Tout comme le fils d'un enfant Tchagba, comme moi. J'ai assuré l'intérim pendant 2 mois seulement. Je n'ai pas le droit d'être chef. Pousser par les uns et les autres, il a fait ce choix », a-t-il déploré.

La balance penche véritablement sans être dans le secret des Dieux pour Assemian Ossiri Florent, le chef choisi par les chefs de catégories, comme cela s'est fait auparavant.


 

«C'est par sélection naturelle en âge que le chef de la catégorie est choisi, certains ont fait rentrer d'autres considérations, les problèmes communautaires, religieux qui permettent d'exclure certains. La génération a refusé cette façon de voir, puisque le maître oriente mais il n'exclut pas. Heureusement que tout a penché en notre faveur. Il y a deux éléments qui ont modifié le comportement des uns et des autres, qui ont fait muter notre société. Il y a le foncier, mais aussi la politique. Depuis 2014, il existe une chambre de Rois et chefs traditionnels, le bruit a couru qu'ils sont payés, on revient à la case départ, l'argent. Auparavant nos parents disaient qu'on est chef pour être au service des autres. Aujourd'hui, on est chef, parce qu'on veut se servir de la chefferie pour s'enrichir. Voilà la raison principale qui fait qu'il y a beaucoup de postulants », a confirmé, Docteur.


Nous apprenions par ailleurs que, Anoh Bédia Oswald, Sous-préfet de Bingerville a été muté dans une autre localité. Certainement que le nouveau chef de village d'Elokaté recevra son arrêté préfectoral dans le mois de janvier, avant son départ pour son nouveau poste.


Tout choix étant douloureux, Docteur Joseph Abo Kobi, le guerrier en chef de la génération Tchagba, reste convaincu qu'il n'y aura pas de soulèvement dans le village si Assemian Ossiri Florent qui assure l'intérim est désigné.


« Il n'y aura pas de soulèvement. C'est parce que les populations n'aimaient la notion de chef intérimaire. Quand le nouveau chef aura les coudées franches, chacun va se mettre au service des uns et des autres. Et, comme la réconciliation ne se décrète, elle est un processus, nous allons utiliser nos compétences pour rencontrer tout le monde », a-t-il conclu.



Wassimagnon


 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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Peace101
Ah bon ! Ça devient un processus démocratique maintenant (puisque l'on parle de consultations populaires) ! Ahoooo... Moi qui croyais que devenir chef surtout chez les Akans étaient un droit naturel. Okay! On observe...
 
 il y a 1 an     
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Peace101
Plutôt lire : ... était...
 
 il y a 1 an     
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