Denis Bohoussou remettant ce mercredi le certificat aux autorités (ph)

Les certificats d'enregistrement en Indication Géographique Protégée (IGP) «Attiéké des lagunes », « Pagne Baoulé » et «Café des montagnes de Man », ont été remis officiellement à Docteur Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce de l'industrie et de la promotion des PME au cours d'une cérémonie qui s'est tenue à Abidjan.

Le Directeur général de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), Denis Bohoussou a remis les certificats à son compatriote en présence de la ministre de la culture, du ministre gouverneur du district d'Abidjan et de plusieurs autres personnalités.

Souleymane Diarrassouba a à l'occasion remercié tous les partenaires de l’OAPI, principalement l’Agence Française de Développement pour le soutien permanent aux actions de développement en général, et celles de la propriété intellectuelle en particulier. Il a ensuite remercié et félicite les producteurs et artisans des trois produits labellisés pour leur forte implication dans le processus, facilitant ainsi le travail des experts.  

Le système des Indications Géographiques constitue un outil de valorisation de ces produits, et contribue de manière significative à la valorisation des produits du terroir sur les marchés internationaux.  

C’est pourquoi, le ministre a félicité et encouragé l’OAPI qui, de plus en plus, fait de l’utilisation de l’Indication Géographique, un levier important du développement économique et social de ses Etats membres en œuvrant pour que l’ensemble des produits emblématiques de notre espace soient labellisés.

Une quinzaine de produits agricoles et artisanaux sont déjà labellisés par le système des IGP. Quelques années seulement après leur labellisation, le prix de certains de ces IGP a augmenté de façon exponentielle sur le marché international pour le bonheur des producteurs.

Selon le ministre du Commerce, c’est pourquoi, la Côte d’Ivoire a ratifié les traités et actes internationaux qui promeuvent ce système d’enregistrement, notamment l’Arrangement de Lisbonne et l’Acte de Genève.

«Par ailleurs, notre pays a consenti des ressources financières importantes pour le financement de la première phase du projet national des indications géographiques (IG) et des marques collectives (MC), qui a, en effet, permis de conduire dans la démarche IGP et Marque Collective huit (8) produits que sont : (i) la toile artisanale de Korhogo ; (ii) le cacao de Soubré ; (iii) le café des montagnes de Man ; (iv) le riz des montagnes de Man ; (v) la mangue Kent des savanes ; (vi) la poterie de Katiola ; (vii) le pagne Baoulé ; (viii) l’attiéké de Grand Lahou », a-t-il précisé.

«Je me félicite des importants résultats obtenus à l’issue de cette démarche, notamment l’identification des acteurs des différents produits, la caractérisation des produits, la protection des motifs du pagne baoulé et de la toile de Korhogo », a ajouté, Souleymane Diarrassouba.

Pour la première fois de son histoire, la Côte d’Ivoire obtient ses produits labellisés par le système des IGP, parmi lesquels figure, l'attiéké national. Le ministre du Commerce a exprimé sa gratitude à l’endroit de tous les acteurs qui ont contribué à l’obtention de ces résultats ; d’abord Denis Bohoussou, Directeur Général de l’OAPI pour la disponibilité et la sollicitude dont il a fait montre en répondant favorablement à la requête de la Côte d’Ivoire pour être bénéficiaire du projet PAMPIG et en nous accompagnant sur le projet du Café de Man ; ensuite l’AFD qui a contribué au financement des projets relatifs à l’attiéké des lagunes et au pagne baoulé ; enfin, le Directeur Général de l’OIPI, ses collaborateurs, les producteurs et artisans ainsi que l’ensemble des experts qui ont travaillé jour et nuit sur les différents projets pour arriver à ces résultats.

L’enregistrement des produits en IGP constitue une opportunité à la fois pour le monde des affaires, les producteurs et les artisans. Il permet de mieux valoriser les produits du terroir.

Selon, M. Diarrassouba, toutefois, la démarche IGP est un processus difficile, long et coûteux. Elle nécessite la mobilisation pleine et entière, et de façon permanente, de toutes les parties prenantes.  

C’est pourquoi, tout en se réjouissant de la remise des certificats ce jour, il n’occulte pas le fait que c’est une étape de franchie et non la fin du processus.

«Nous devons travailler de telle sorte que l’ensemble des acteurs de chacune des trois filières puissent tirer meilleur profit des IGP en termes d’amélioration des revenus et de création d’emplois décents pour les jeunes et les femmes qui sont majoritairement représentés dans les secteurs concernés. Je puis rassurer l’ensemble des acteurs de ces trois produits, des partenaires et des personnalités présentes que mon Département ministériel ne ménagera aucun effort pour travailler à la consolidation de nos IGP. Je voudrais profiter de cette tribune pour appeler l’ensemble des parties prenantes à collaborer avec l’Office Ivoirien de la Propriété Intellectuelle pour l’établissement de la cartographie des produits typiques aux fins de les intégrer aux différents plans de développement pour leur valorisation. Je lance également un appel aux producteurs et artisans pour qu’ils s’approprient les IGP et qu’ils travaillent à les consolider, car ce sont eux les propriétaires, les premiers bénéficiaires du travail que l’Etat mène dans ce domaine », a-t-il mentionné.

L’objectif du ministère du Commerce et de l'industrie est d’avoir au moins une IGP ou une Marque Collective dans chaque district de la Côte d’Ivoire à moyen terme. Le ministre espère pouvoir compter sur chacun des ivoiriens pour y arriver.

Il a enfin annoncé que la cérémonie du jour est la première d’une série que le ministère organisera à Yamoussoukro, à Dabou et à Man pour la remise des logo IGP aux différents groupements de producteurs et artisans.

Docteur Assandé Paul, Directeur général de l'OIP a affirmé que l'enregistrement des produits est une opportunité d'affaires et un outil stratégique de développement.

Pour Denis Bohoussou, l'IDP est un système de valorisation qui peut avoir une valeur économique et ce projet a été mené avec Agence française de développement (AFD).

«C'est une action très structurante aussi bien pour le milieu rural qu’artisanat. L'OAPI accompagne sur fonds propres la labélisation. L'OAPI accorde beaucoup d'intérêt à la coopération des autorités locales et gouvernementales. Il s'agit de montrer au monde entier que nous avons des objets de valeur », a conclu, le Directeur général de l'OAPI, l'ivoirien M. Bohoussou.

Wassimagnon