Affi N'guessan et ses collaborateurs au comité central au siège du FPI (Ph KOACI)

Le samedi 7 septembre 2024, sous la présidence de Pascal Affi N’Guessan, président du Front Populaire Ivoirien (FPI), le Comité central du parti s’est réuni pour une session ordinaire qui a duré de 10h à 16h45.

Lors de cette rencontre, des décisions majeures ont été prises pour assurer la bonne marche du parti et, surtout, pour préparer les prochaines élections. Face aux nombreuses difficultés rencontrées par les Ivoiriens, le FPI a réaffirmé sa volonté de reconquérir le pouvoir en 2025 par la voie démocratique, convaincu de posséder les solutions nécessaires pour résoudre les problèmes du pays et d’avoir le meilleur candidat pour la compétition à venir.

Au cours de cette session, Pascal Affi N’Guessan a également détaillé les motivations et les conditions du partenariat avec le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Il a souligné que cet accord avait pour objectif principal la réconciliation nationale, avec des accords électoraux à la base, "si nécessaire", lors des élections municipales et régionales. Cependant, le Comité central a déploré le manque d’actions concrètes de la part des deux parties en faveur de la réconciliation nationale depuis la signature de cet accord, et a regretté la disparition du ministère en charge de cette question depuis le 17 octobre 2023.

Le Comité a également critiqué le refus du RHDP de participer à un séminaire national sur le « bilan et les perspectives de la réconciliation nationale », proposé par le FPI, qui aurait pu renforcer le processus de réconciliation et garantir des élections libres, apaisées et démocratiques en 2025. De plus, il a observé que le RHDP avait profité de la situation lors des élections locales, entraînant la perte de deux mairies (Bongouanou et Agou) et d'un poste de député (Bongouanou commune) pour le FPI. En conséquence, le Comité central a conclu que ce partenariat était devenu sans objet et caduc, et a demandé au président du parti d’en notifier le président du RHDP et d’en informer le congrès prévu pour novembre.

Toutefois, la réunion a été marquée par une évolution importante dans les relations au sein de l'opposition ivoirienne. L’appel de Bonoua, lancé par Laurent Gbagbo pour inviter l’ensemble de l’opposition et la société civile ivoirienne à se rassembler, a suscité des réactions positives au sein du Comité central du FPI.

Affi N’Guessan a exprimé son enthousiasme pour cette initiative, soulignant qu'il s'agissait d'un geste inédit de la part de Gbagbo depuis son retour de la Cour Pénale Internationale (CPI). « Il faut se féliciter de l’appel de Bonoua parce que c’est nouveau que Gbagbo tende la main, qu’il ouvre les bras. C’est nouveau par rapport aux discours qu’il a tenus depuis qu’il est allé à la CPI », a déclaré Affi.

Le président du FPI a également noté avec satisfaction que, pour la première fois, Gbagbo avait envoyé le professeur Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, pour informer formellement le FPI de cet appel, même si cela n’a pas été fait publiquement. Pour Affi, cet acte marque un tournant significatif dans les relations entre les deux camps.

« Gbagbo, quelqu’un qui nous a traités de pestiférés, d’enveloppe vide, de caillou à contourner et qui revient vers nous, est-ce que ce n’est pas une victoire ? » s’est-il exclamé. Selon lui, cette ouverture de Gbagbo efface toutes les injures et les malentendus passés.

Le natif de Boidikro (Bongouanou) considère que cet appel de Laurent Gbagbo représente une opportunité politique majeure pour le FPI.

« Tant que Gbagbo tend les bras et que ces bras-là sont orientés vers nous pour dire : "Venez !", c’est une victoire », a-t-il affirmé, tout en soulignant la nécessité d’éviter de tomber dans des programmes qui ne seraient pas alignés avec les objectifs du FPI.

Pour l'ancien premier ministre, cette nouvelle dynamique est à la fois une opportunité et un risque : « Si Gbagbo décide d’apaiser ses rapports avec nous, ce n’est pas nous qui devons dire : "On ne veut rien savoir ! Fous-nous le camp !" »

En conclusion, le Comité central s’est réjoui de cette évolution dans les relations au sein de l’opposition et a appelé à la cohérence et à la cohésion. Il a pris acte de l’esprit d’ouverture manifesté par l'ex-prisonnier de la CPI et les différentes personnalités de l’opposition, tout en réaffirmant l’engagement du FPI pour une réconciliation nationale franche et inclusive.

Cette session du Comité central a donc été l’occasion pour le FPI de réaffirmer sa volonté de jouer un rôle de premier plan dans la réconciliation nationale, tout en se préparant activement à reconquérir le pouvoir par la voie des urnes en 2025.

Jean Chresus, Abidjan