Des experts camerounais et équatoguinéens à Djibloho (Ph)

Une réunion diplomatique s'est déroulée cette semaine à Djibloho, ville administrative de la Guinée équatoriale. La Commission ad hoc chargée de la démarcation des frontières maritimes et terrestres entre le Cameroun et la Guinée équatoriale a travaillé pendant trois jours pour résoudre un différend territorial complexe.

Les délégations, conduites par le ministre camerounais de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji et le ministre équato-guinéen de l'Intérieur Faustino Ndong Esono Eyang, ont choisi une approche historique originale : s'appuyer sur des documents coloniaux pour définir précisément leurs limites territoriales.

Deux documents historiques sont au cœur des négociations : le Protocole franco-allemand du 24 décembre 1885 et la Convention franco-espagnole du 27 juin 1900. Ces archives coloniales permettent de retracer les possessions territoriales des puissances européennes en Afrique centrale et dans le Golfe de Guinée.

Le protocole Franco-allemand, signé peu après la Conférence de Berlin, établit les limites territoriales de la France et de l'Allemagne. Pour le Cameroun, ancien protectorat allemand, ce document offre des indications précises sur ses frontières historiques. La convention Franco-espagnole de 1900 définit quant à elle les possessions territoriales espagnoles, permettant de mieux comprendre les limites de la Guinée équatoriale.

L'origine du différend remonte à juillet 2019, lorsque Malabo a entrepris la construction d'un mur frontalier destiné à limiter l'immigration clandestine. Les autorités camerounaises ont contesté ce projet, estimant qu'il dépassait les limites territoriales convenues.

Plutôt que de laisser la tension s'aggraver, les deux pays ont opté pour une résolution diplomatique. Un accord de coopération signé à Sipopo interdit explicitement l'usage de la force et encourage le dialogue.

Au cours de la réunion, les experts ont analysé en détail les documents historiques. Un procès-verbal de délibérations sera traduit en espagnol et soumis à une analyse approfondie. Un programme de visites sur le terrain sera prochainement établi pour procéder à la démarcation effective des frontières.

Le ministre équato-guinéen a appelé les experts à travailler dans l'objectif de trouver une solution satisfaisante pour les deux pays, illustrant la volonté commune de résoudre pacifiquement ce différend territorial.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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