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Cameroun : Ce jeudi, le sort de 23 militants du Mrc entre les mains de la Cour suprême
 

Cameroun : Ce jeudi, le sort de 23 militants du Mrc entre les mains de la Cour suprême

 
 
 
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© Koaci.com - jeudi 15 mai 2025 - 07:26

Prison de centrale de Yaoundé où sont détenus les opposants (Ph)


À cinq mois de l’élection présidentielle, la Cour suprême du Cameroun doit examiner, ce jeudi 15 mai, les demandes de libération de 23 membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), emprisonnés depuis maintenant cinq années.


Incarcérés à la prison centrale de Yaoundé depuis 2020, ces militants avaient participé à des manifestations contestant le régime du président Paul Biya. Après plus d'une année de détention préventive, le tribunal militaire de Yaoundé les avait condamnés fin 2021 à des peines d'emprisonnement allant de cinq à sept ans pour des chefs d'accusation incluant « révolution », « manifestation publique » et « attroupement ».


Les avocats de la défense ont introduit des pourvois en cassation, toujours en cours d'instruction. Bien que les demandes de mainlevée concernent 36 militants au total, seuls 23 d'entre eux comparaîtront devant la haute juridiction ce jeudi.


Manifestations pacifiques réprimées


Ces opposants avaient pris part aux manifestations du 22 septembre 2020, organisées dans plusieurs villes camerounaises. Dans un contexte marqué par des difficultés économiques et la contestation de la réélection de Paul Biya pour un septième mandat en 2018, les manifestants réclamaient une réforme du système électoral et le retour à la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.


 

Selon des experts des Nations unies, ces mobilisations pacifiques ont fait l'objet d'une « répression violente ». Fabien Offner, chercheur pour Amnesty International, confirme que la réaction des autorités s'inscrivait dans le cadre d'une « répression massive et systématique des droits civiques et politiques ». D'après le collectif Sylvain-Souop, 593 personnes avaient été arrêtées à cette occasion. Aujourd'hui, 38 membres du MRC demeureraient encore derrière les barreaux, dont un militant septuagénaire.


Détention qualifiée d'arbitraire par l'ONU


En novembre 2022, le groupe de travail du Conseil des droits de l'homme des Nations unies a rendu un avis qualifiant d'arbitraire la détention de quinze militants du MRC, parmi lesquels Alain Fogué Tedom, trésorier du parti, et Olivier Bibou Nissack, son porte-parole. Curieusement, ces deux cadres du Mrc, importantes, ne figurent pas parmi les personnes convoquées pour l'audience du 15 mai, sans que la Cour suprême n'ait fourni d'explications.


Les défenseurs des militants contestent également la compétence du tribunal militaire à juger des civils, s'appuyant sur les lignes directrices de Luanda adoptées par la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples en 2014, ainsi que sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966.


Climat politique tendu


Pour le secrétaire général adjoint du MRC, Noah Roger Justin, cette saga judiciaire illustre l'instrumentalisation de la justice par les autorités pour « détenir arbitrairement et illégalement des opposants ». Les pressions sur l'opposition ne se limitent pas à ces détentions. En mars 2024, deux coalitions de l'opposition – l'Alliance politique pour le changement (APC), proche de Maurice Kamto, et l'Alliance politique pour la transition (APT), dirigée par Olivier Bile – ont été déclarées « illégales » et qualifiées de « mouvements clandestins » par le gouvernement.


 

Cette mesure a été critiquée par Human Rights Watch, qui y voit une tentative de « fermer l'espace à l'opposition et au débat public » alors que l'élection présidentielle de 2025 se profile. À 92 ans et après quatre décennies au pouvoir, Paul Biya a récemment réaffirmé sur les réseaux sociaux sa volonté de « continuer à tout mettre en œuvre pour faire naître une véritable nation camerounaise, fière de sa diversité et jalouse de son unité ».


L'audience de ce jeudi 15 mai pourrait marquer un tournant décisif, non seulement pour les militants incarcérés, mais aussi pour l'avenir de la démocratie au Cameroun.



-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com


 
 
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