Le développement agricole en Côte d’Ivoire connaît une nouvelle dynamique grâce au Projet de Pôle Agro-Industriel dans la région du Bélier et le District Autonome de Yamoussoukro (2PAI-Bélier). 

Initié en 2018, ce projet pilote du Programme National d’Investissement Agricole de deuxième génération (PNIA 2) affiche des résultats impressionnants sur le terrain. 

Avec un financement conjoint de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de l’État ivoirien à hauteur de 80,9 milliards de FCFA, le 2PAI-Bélier est devenu un véritable levier de transformation agricole, en mettant en valeur les filières porteuses tout en intégrant le secteur privé, les jeunes et les femmes.

Dans le cadre du Salon International de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA), plusieurs bénéficiaires du 2PAI-Bélier ont témoigné de l’impact direct du projet sur leurs activités agro-industrielles. À travers des récits authentiques et inspirants, ces entrepreneurs ont partagé leur expérience et les résultats concrets de l’appui reçu.

Marie-Laure Soro, gérante de Sodeforce, a salué l’accompagnement du projet qui lui a permis de valoriser la pomme de cajou à travers une transformation innovante et zéro déchet. 

« Nous produisons du jus, du vinaigre, du sirop, de la liqueur, ainsi que de l’huile et des savons à base d’amandes de cajou », a-t-elle précisé, soulignant une diversification poussée et une valorisation intégrale des produits agricoles.

Dans le domaine de la transformation du manioc, Victoire Kouakou, à la tête de l’entreprise Agbafê, a transformé cette culture vivrière en une gamme variée de produits : farine, attiéké, garris, biscuits... 

« Le 2PAI-Bélier nous a offert une opportunité unique de visibilité et d’expansion, notamment à travers notre participation au SARA », a-t-elle affirmé.

Même ambition de valorisation locale pour Amani Kouamé Nicolas, fondateur de Bosquet Arctique, qui a misé sur la transformation des tubercules (manioc, banane, patate douce) pour répondre au défi de l’autosuffisance alimentaire. 

Grâce au soutien du projet, il a bénéficié de formations, d’un encadrement et d’une meilleure structuration de son activité. 

« Nous invitons les investisseurs à s’intéresser à notre secteur. Le potentiel est immense et l’impact social est réel », a-t-il lancé.

Dans la filière piscicole, Jason Kouakou de Fish Farm à Toumodi, a témoigné de la montée en puissance de sa production grâce à la construction d’une écloserie financée par le 2PAI-Bélier. Avec 500 000 alevins produits chaque mois, son activité contribue à dynamiser le secteur aquacole localement.

Côté maraîchage, Kouadio Khan, agro-entrepreneur à Yamoussoukro, a mis en avant l’efficacité du système d’irrigation micro-goutte soutenu par le projet. 

« Grâce au 2PAI-Bélier, nous avons optimisé notre rendement sur 7 hectares et contribué à l’approvisionnement en légumes frais à grande échelle », a-t-il indiqué, soulignant également l’importance des centres de collecte pour faciliter la logistique vers les grands centres urbains.

À travers ces témoignages, il est clair que le 2PAI-Bélier joue un rôle fondamental dans la structuration, la modernisation et la professionnalisation de l’agriculture dans la région du Bélier et au-delà. 

En intégrant pleinement les jeunes et les femmes, ce projet pilote représente une réponse concrète et durable aux défis de sécurité alimentaire, de création d’emplois et de valorisation des ressources locales.

Alors que huit autres agropoles sont prévus dans le pays, le succès du 2PAI-Bélier constitue une preuve tangible que l’agro-industrie peut devenir un moteur de croissance inclusif et résilient pour la Côte d’Ivoire.

Wassimagnon