Les oeuvres des voleurs à Touba (Ph Koaci)

À Touba, chef-lieu de la région du Bafing, la tension est palpable. Depuis plusieurs semaines, les habitants vivent dans la peur constante, confrontés à une recrudescence alarmante des vols et cambriolages. Ce qui, il n’y a pas si longtemps, relevait de faits isolés est en train de devenir une inquiétante habitude. Le mois de mai a été particulièrement éprouvant, avec une série de vols perpétrés à toute heure, dans plusieurs quartiers de la ville.

Ce climat délétère est entretenu par des bandes organisées qui, sans crainte apparente, opèrent avec une facilité déconcertante. Jour comme nuit, les malfaiteurs frappent, prenant pour cibles aussi bien des habitations privées que des commerces. Ce qui choque le plus les habitants, c’est la témérité des voleurs : certains d’entre eux n’ont pas hésité à s’en prendre à des boutiques situées à quelques mètres seulement du commissariat de police. Ces mêmes commerces ont été visités à plusieurs reprises — pas moins de six fois selon des riverains — la dernière attaque remontant à la nuit du jeudi 29 mai.

Les témoignages se multiplient et traduisent un profond sentiment d’insécurité. Un voisin, parlant pour un habitant actuellement en déplacement, relate l’irruption en plein jour de malfaiteurs dans la maison de ce dernier. « Ils ont scié les barres de sécurité à la mi-journée. Heureusement, ils n’ont pas pu emporter la moto qui se trouvait au salon, mais la maison a été complètement retournée », raconte-t-il, encore choqué.

Dans la même dynamique, un autre cas a été signalé dans la nuit du samedi 31 mai au dimanche 1er juin : une boutique faisant également office de point de Mobile Money, installée dans un conteneur, a été forcée et vidée de son contenu. Ce qui scandalise les habitants, c’est l’emplacement de ce commerce — juste en face de la prison civile. Une zone supposément sécurisée. Cet événement, pour beaucoup, symbolise la gravité de la situation.

Face à cette vague de criminalité, les populations, excédées et inquiètes, appellent à une réaction ferme des autorités. La peur s’installe, la confiance s’effrite, et les habitants de Touba attendent désormais des actes forts pour restaurer la sécurité dans leur ville.

Jean Chresus, Abidjan