

Cameroun : Un militant du MRC arrêté et accusé d'apologie du terrorisme
Le militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) est détenu depuis lundi au Service Central de Recherche Judiciaire (SCRJ) dans des conditions dénoncées comme « inhumaines » par ses avocats.
Mopouong Rodrigue, chargé des questions électorales à la Fédération Communale MRC de Mfou, une commune du département de la Méfou-et-Afamba (Centre). a été appréhendé lundi 9 juin 2025 par les agents de la SEMIL (sécurité militaire) avant d'être transféré au Service Central de recherche judiciaire (SCRJ) du SED (quartier général de la Gendarmerie nationale). Son arrestation, initialement tenue secrète, n'a été révélée publiquement que ce vendredi 13 juin par le Collectif Sylvain SOUOP dans un communiqué rendu public par le Secrétaire national à la Communication du MRC.
Accusations graves
Selon le compte-rendu des diligences effectuées par une équipe d'avocats au SCRJ, Mopouong Rodrigue fait face à plusieurs chefs d'accusation particulièrement lourds. « Il est suspecté d'allégation d'infractions suivantes : acte de tribalisme, tentative de déstabilisation, apologie du terrorisme, défaut de Carte Nationale d'Identité (CNI) », révèle le document officiel.
Ces accusations interviennent dans un contexte où, selon les informations disponibles, « son activité de ces derniers jours sur les RS [réseaux sociaux] servirait de base de sa mise en cause », précise le premier communiqué du Collectif Sylvain SOUOP.
Arrestation contestée sur la forme
Les circonstances de l'arrestation soulèvent de vives préoccupations juridiques selon les avocats. « Monsieur Mopouong a été appréhendé incognito le lundi 9 juin 2025 aux environs de 14h par les éléments de la Division du Semil sans mandat », détaille le rapport des avocats.
Le Collectif Sylvain SOUOP dénonce fermement les conditions de cette arrestation : « Cette arrestation sans mandat suivie de sa détention in Communicado de lundi à vendredi, soit depuis plus de 100h sans qu'il soit conduit rapidement devant un juge est du reste criminelle quel que soit les motifs ».
La procédure suivie pose également question. Le militant a d'abord été « séquestré dans cette unité [SEMIL] pendant 2 jours avant d'être transféré au SCRJ le mercredi 11 juin 2025 », selon le compte-rendu des avocats.
Conditions de détention dénoncées
Les conditions de détention de Mopouong Rodrigue font l'objet de critiques sévères de la part de ses défenseurs. Le rapport des avocats détaille une situation préoccupante : « Son téléphone a été saisi et subit actuellement fouille policière. Il est privé de contact avec sa famille. Il souffre de problèmes oculaires et n'a pas pu consulter un ophtalmologue malgré sa demande ».
Les avocats vont plus loin en dénonçant des conditions « inhumaines » : « Les conditions de détention sont inhumaines et ne se justifient pas légalement. En outre, il ne reçoit pas une alimentation appropriée, ce qui est contraire aux Mandela's Rules ».
Durant les premiers jours de sa détention, « son audition après des interrogatoires musclés de la SEMIL, serait en cours en ce moment au SCRJ sans assistance de ses Avocats et malgré sa demande insistante », avait initialement alerté le Collectif Sylvain SOUOP.
Première audition avec assistance d'avocats
La situation a évolué ce vendredi avec la première audition officielle du détenu. « Monsieur Mopouong a passé sa première audition aujourd'hui, assisté des conseils qui sont les seuls à avoir eu accès à lui en dehors des Gendarmes », précise le rapport des avocats.
Cependant, au moment où les conseils quittaient le SCRJ, « sa garde à vue se poursuit », indique le document signé par Me Hippolyte B.T. MELI pour le Collectif Sylvain SOUOP.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de tensions politiques au Cameroun. L'arrestation d'un responsable électoral d'un parti d'opposition sur la base d'activités sur les réseaux sociaux soulève des interrogations sur l'espace démocratique et la liberté d'expression dans le pays.
Le MRC, parti dirigé par Maurice Kamto, a régulièrement dénoncé ce qu'il considère comme des persécutions politiques à l'encontre de ses militants et responsables.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

Infos à la une




Communiqués
Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire
