Cameroun : Le camp Tchiroma annonce des poursuites judiciaires contre Biya pour répression postélectorale
Les avocats d'Issa Tchiroma Bakary ont annoncé depuis Paris leur intention de déposer une plainte contre le président Paul Biya. L'ancien ministre devenu opposant, qui conteste les résultats de l'élection présidentielle d'octobre 2025, accuse le chef de l'État de crimes liés à la répression sanglante des manifestations postélectorales.
Preuves
Maître Augustin Nguefack, qui dirige le collectif d'avocats d'Issa Tchiroma Bakary, présente un bilan alarmant de la répression, « il y a 60 morts, 3 000 personnes interpellées, plus de 600 blessés », affirme-t-il. Ces chiffres contrastent nettement avec le bilan officiel du ministre de l'Administration territoriale, qui ne reconnaît que 20 décès.
Le collectif d'avocats affirme disposer d'un dossier solidement documenté, comprenant des témoignages directs, des enregistrements vidéo et des rapports de terrain. Les images de civils pourchassés, brutalisés et parfois abattus lors de manifestations pacifiques ont marqué les esprits et constituent le socle de cette procédure judiciaire.
Selon les conseils juridiques de l'opposant, Paul Biya serait directement responsable pour avoir donné ou laissé donner des ordres de répression violente contre les manifestants contestant sa réélection.
Le cas d'Anicet Ekane
Parmi les décès recensés figure celui d'Anicet Ekane, opposant politique décédé en détention le 1er décembre. Son fils, Muna Ekane, dénonce un assassinat : « Ils l'ont tué, ils l'ont assassiné ! Anicet Ekane était un homme de 74 ans, il souffrait d'une pathologie chronique stabilisée, il n'était pas censé mourir, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire. »
Pour la famille et les avocats, ce décès en détention illustre les conditions inacceptables dans lesquelles les opposants sont traités et constitue l'un des cas qui feront l'objet de poursuites judiciaires.
Procédures multiples
Maître Nguefack détaille la stratégie juridique : « Même si c'est un ministre de la République qui est donneur d'ordres, la loi réprime. Nous allons engager les procédures, que ce soit pénal, que ce soit civil, que ce soit les procédures administratives. »
Le collectif promet d'identifier et de poursuivre aussi bien les donneurs d'ordre que les exécutants des violences. Les avocats visent particulièrement ceux qui détenaient les armes utilisées contre les manifestants.
La procédure ciblera des juridictions internationales compétentes pour juger les crimes politiques et les atteintes graves aux droits humains. En conférence de presse, les avocats ont martelé que « les responsables, quels qu'ils soient, doivent rendre des comptes. Le temps de l'impunité est révolu. »
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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