

Cameroun : Joshua Osih défie l'ethnicisation politique, « Je ne veux pas être élu uniquement par mes frères du NOSO »
À quatre mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF), bouscule les clichés traditionnels de la politique camerounaise. Dans une déclaration lors de l'émission, « Les candidats face à vous » sur Axé Media, le Chairman du principal parti d'opposition a clairement affiché sa volonté de transcender les clivages régionaux qui gangrènent le paysage politique national.
Rupture
« J'aimerais vous dire une chose, je ne veux pas devenir président de la République avec les votes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Je veux devenir président de la République avec le vote de tous les Camerounais », a martelé Joshua Osih face aux caméras. Cette prise de position tranche avec les stratégies électorales habituelles au Cameroun, où les candidats s'appuient généralement sur leurs bastions régionaux d'origine.
L'héritier politique de Ni John Fru Ndi ne s'est pas contenté de cette déclaration de principe. Il a explicitement dénoncé les dérives communautaires qui caractérisent trop souvent les échéances électorales au Cameroun « Et je pense qu'il est grand temps que nous sortions de cette politique ethnicisée ou communautarisée où l'on pense que sa base politique doit être absolument là d'où on est originaire ».
Selon de nombreux observateurs, cette sortie médiatique de Joshua Osih révèle la stratégie politique u candidat du SDF dans un contexte où l'appartenance régionale et ethnique demeure un facteur déterminant dans les calculs électoraux. En se distanciant de ses régions d'origine traditionnelles - le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, communément appelées NOSO - Joshua Osih tente de construire une candidature véritablement nationale.
Candidat confiant
L'attitude de Joshua Osih face aux questions sur ses chances de victoire révèle un homme déterminé, voire agacé par le scepticisme ambiant. Lorsqu’interrogé sur ses perspectives électorales, le candidat du SDF n'a pas masqué son irritation : « Je suis déçu de votre question parce que je pense que vous m'avez invité parce que vous pensez que j'étais candidat à l'élection présidentielle ».
Le président du SDF a ensuite rappelé sa légitimité institutionnelle : « Je suis un des rares de tous ceux qui disent vouloir être président à être officiellement le candidat de son parti et qui est un parti habilité à présenter un candidat ». Cette remarque souligne indirectement la fragmentation qui caractérise l'opposition camerounaise, où plusieurs personnalités annoncent leurs ambitions présidentielles sans nécessairement disposer d'une structure partisane solide.
« Je suis devant vous parce que je veux devenir président de la République, je serais président de la République. Nous allons vers cette élection d'octobre et nous allons gagner cette élection », a-t-il affirmé avec conviction, précisant que cette victoire ne serait pas pour lui personnellement « mais pour tous les Camerounais ».
Enjeux
Les déclarations de Joshua Osih s'inscrivent dans un contexte politique où la demande d'alternance résonne fortement dans les rangs de l'opposition et de la société civile camerounaise. Après plusieurs décennies de pouvoir, le système politique actuel fait face à des aspirations croissantes de changement.
Le candidat du SDF présente son parti comme l'alternative crédible capable de « délivrer le Cameroun » du statu quo actuel. Cette posture s'appuie sur l'héritage du SDF, fondé par Ni John Fru Ndi, qui reste l'une des formations politiques les plus structurées de l'opposition camerounaise.
En refusant de s'enfermer dans une logique régionaliste et en prônant une approche inclusive, Joshua Osih tente de renouveler le discours politique opposition. Reste à savoir si cette stratégie parviendra à convaincre un électorat habitué aux calculs communautaires et à mobiliser au-delà des bases traditionnelles du SDF.
L'élection présidentielle d'octobre 2025 s'annonce ainsi comme un test grandeur nature pour cette nouvelle approche politique prônée par le candidat du Social Democratic Front.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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