Célestin Djamen(Ph)

Célestin Djamen, ancien secrétaire national aux droits de l'homme du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) que dirige Maurice Kamto, a officiellement annoncé sa candidature ce mardi depuis Douala, pour le scrutin d'octobre 2025.

Au cœur de son projet présidentiel, Célestin Djamen, président de l'Alliance Patriotique et Républicaine (APAR), place la limitation du mandat présidentiel à deux quinquennats, une mesure qui résonne particulièrement dans un pays où la question de l'alternance démocratique demeure centrale. Cette proposition s'accompagne d'une démocratisation de l'accès au Conseil constitutionnel, actuellement réservé à une élite restreinte.

Promesses économiques

Au plan social, l'APAR prend l'engagement d'instaurer un salaire minimum de 200 000 francs CFA, une promesse séduisante dans un contexte économique difficile pour de nombreux Camerounais. Cette mesure, si elle venait à être appliquée, représenterait une révolution salariale dans un pays où le SMIG actuel reste largement insuffisant, soit 41 875 FCFA.

Sur le plan géopolitique, Djamen prône l'adhésion du Cameroun à l'Alliance des États du Sahel (AES).

Plus surprenant encore, le leader de l'APAR prône une approche inclusive qui tranche avec les pratiques politiques habituelles. Son appel à la collaboration avec l'ensemble des forces politiques, y compris le RDPC au pouvoir, révèle une stratégie de rassemblement peu commune dans l'opposition camerounaise.

Djamen n'hésite pas à pointer du doigt ce qu'il considère comme des erreurs, notamment le boycott électoral de 2020 qu'il attribue implicitement à son ancien parti. « Je n'ai rien contre un parti. Je critique des actes compromettants pour notre avenir commun », précise-t-il.

L'entrée en lice de Célestin Djamen enrichit un paysage présidentiel déjà dense. Son parcours d'ancien militant des droits humains et sa rupture assumée avec le MRC lui confèrent une légitimité particulière auprès d'un électorat en quête d'alternatives crédibles.

L'engagement solennel qu'il prend de respecter ses promesses « J'en prends l'engagement ferme, et je les respecterai » constitue un pari sur la confiance des électeurs, dans un contexte où la parole politique souffre d'un déficit de crédibilité chronique.

Enfin, en appelant à une « opposition stratégique, unie mais lucide », Djamen dessine les contours d'une nouvelle approche politique qui privilégie l'efficacité sur l'idéologie.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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