À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre prochain, le Ministère de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté (MCNSLP) a organisé, du 16 au 19 juin 2025, un atelier de sensibilisation à Ferkessédougou. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme de cohésion nationale 2024-2025, qui vise notamment à prévenir les conflits et à promouvoir une culture démocratique apaisée en période électorale.

La ville de Ferkessédougou, dans la région du Tchologo, a été le théâtre d’incidents électoraux marquants lors des scrutins de 2020 et plus récemment lors des élections municipales et régionales de septembre 2023. Bureaux de vote saccagés, CEI incendiée : ces événements ont sérieusement entamé la confiance entre les communautés locales et ont nécessité la reprise du scrutin.

C’est donc dans ce contexte que le MCNSLP, à travers la Direction de la Prévention et de la Gestion des Conflits (DPGC) et la Direction de la Cohésion Sociale (DCS), a organisé cet atelier, dans le cadre du Marathon de la Cohésion, une série d’activités déployées à l’échelle nationale.

La première journée de l’atelier a été marquée par un panel sur le thème : « Alliance interethnique, socle de la cohésion sociale », mettant en lumière le rôle des alliances à plaisanterie comme outil traditionnel de prévention des conflits. S’en sont suivis des expositions de tenues traditionnelles (Sénoufo, Koyaka, Dan, Lobi), des danses, ainsi qu’un moment de partage culinaire, soulignant la richesse culturelle de la région.

Lors de cette cérémonie d’ouverture, plusieurs personnalités ont pris la parole. Le 1er adjoint au maire, Bakary Coulibaly, représentant le maire, a souligné l’importance des alliances interethniques comme « véritables instruments de paix ». Le premier secrétaire général, Laba Tapé, représentant le préfet de région, a quant à lui exhorté les participants à « réactiver ces valeurs traditionnelles pour prévenir les conflits ». Enfin, Marie Kouadio Koné, Directrice Générale de la Cohésion Sociale, a réaffirmé l’engagement du ministère à « valoriser les savoirs endogènes pour bâtir une paix durable ».

Les deuxième et troisième journées ont été consacrées à des modules techniques, avec notamment, la gestion de la rumeur et la lutte contre les discours de haine, les mécanismes de prévention et de gestion pacifique des conflits.

Les participants ont pris part à des travaux de groupe, des échanges approfondis et à la lecture des rapports issus de ces sessions.

Les retours des participants ont été unanimement positifs. Brahma Koné a salué une initiative « essentielle pour les jeunes », tandis que le pasteur Silué a encouragé la multiplication de ces ateliers « dans toutes les régions ». Tous ont insisté sur l’importance de comprendre et transmettre les valeurs des alliances interethniques aux générations futures.

Lors de la clôture, la Directrice Générale Marie Kouadio Koné a remercié l’ensemble des participants pour leur mobilisation :

« Vous êtes désormais nos ambassadeurs de la cohésion sociale. »

La cérémonie s’est achevée par la remise d’attestations de participation, symbole de l’engagement des leaders locaux à promouvoir le dialogue, la tolérance et la paix. 

Cet atelier à Ferkessédougou marque une étape importante dans la préparation des échéances électorales de 2025. En misant sur les traditions comme levier de cohésion et en outillant les leaders sociaux contre les risques de désinformation et de division, l’État ivoirien affiche clairement sa volonté de garantir un climat électoral apaisé. Une ambition partagée par les populations locales, prêtes à faire de la diversité culturelle un atout pour la paix. 

Wassimagnon