Les présumés malfrats (Ph Koaci)

Deux nuits d’affilée, les habitants d’Anoumabo et du quartier Sans-fil, à Marcory, ont été témoins d’une intervention musclée mais méticuleusement orchestrée par les forces de l’ordre. Sous la houlette du commissaire du 26ᵉ arrondissement, une importante opération de sécurisation a été menée les 25 et 26 juin 2025, ciblant les foyers de délinquance liés à la drogue.

L’objectif était clair : frapper fort contre les réseaux de distribution de cannabis qui alimentent une insécurité chronique dans ces zones densément peuplées. Dès mercredi après-midi, une unité composée d’agents triés sur le volet a été mobilisée. Les consignes du commissaire, présent sur le terrain, étaient strictes : agir avec fermeté mais sans recours abusif à la force. À 16 heures précises, les policiers ont discrètement pris position dans plusieurs points névralgiques, notamment autour de l’hôpital de Sans-fil, près du rond-point d’Anoumabo et même sur les berges de la lagune.

Les investigations ont permis de repérer et de démanteler quatre fumoirs à ciel ouvert. Une forte odeur de cannabis planait dans l’air tandis que les éléments de preuve s’accumulaient : 95 boulettes de drogue prêtes à être écoulées, cinq paquets de papiers OCB destinés à l’emballage, une broyeuse artisanale, ainsi que divers instruments tranchants utilisés probablement pour intimider ou se défendre.

Mais la plus grosse prise reste humaine : huit individus, bien connus des riverains et soupçonnés d’alimenter le trafic local, ont été interpellés. Parmi eux, des jeunes hommes âgés de 19 à 30 ans, pour la plupart sans emploi, mais au cœur de nombreuses altercations violentes. Certains étaient considérés comme des meneurs de bandes impliquées dans des rixes à la machette, d’autres comme des fournisseurs actifs de stupéfiants dans la zone. Leur arrestation représente un soulagement pour les populations souvent confrontées à l’agressivité de ces groupes.

L’opération, qui a duré jusqu’à 2h30 du matin le jeudi, s’est soldée par la garde à vue des suspects. Sur instruction du Procureur de la République, tous ont été présentés au Parquet en vue de poursuites judiciaires. Un coup dur pour les réseaux de drogue de Marcory, et un signal fort envoyé à ceux qui tenteraient encore de défier l’ordre public.

Jean Chresus, Abidjan