Nady Bamba samedi à Agou

À l’occasion de la fête des mères, célébrée en grande pompe par l’Union des Femmes d’Agou, Nady Bamba Gbagbo a prononcé un discours empreint d’émotion, de reconnaissance et de convictions profondes. Venue en tant que marraine de la cérémonie, elle a salué les mères de la région, tout en appelant à une mobilisation pacifique et citoyenne en vue des échéances électorales à venir.

Citant le poème « Femme noire » de Camara Laye, Nady Bamba a ouvert son intervention par une ode à la maternité, reconnaissant aussi bien les mères biologiques que celles qui incarnent l’esprit maternel par leur dévouement. 

« Tous les jours doivent être des occasions pour honorer nos mères », a-t-elle souligné, saluant le rôle crucial que les femmes jouent dans la construction de la société ivoirienne.

À quelques mois d’une élection présidentielle cruciale, Nady Bamba a tenu à alerter sur les risques de violence et les pertes humaines qu’a trop souvent connues la Côte d’Ivoire en période électorale. Elle a lancé un appel solennel à la prière et à la responsabilité des femmes, les invitant à être les gardiennes de la paix.

« Prions chacune, selon sa religion, afin qu’aucune goutte de sang d’un de nos enfants ne coule en cette année électorale. »

Elle a exhorté les mères à interpeller leurs proches influents dans la sphère politique — qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition — pour favoriser un climat de dialogue et d’apaisement.

Évoquant la nécessité d’élections transparentes et de l’alternance au sommet de l’État, elle a rappelé que « le président de la République n’est pas quelqu’un d’extraordinaire par essence, mais par la mission que nous lui confions ». Elle a souligné l’importance de respecter la limitation des mandats et de permettre une transition paisible du pouvoir.

Dans un ton ferme mais apaisé, elle a également adressé un message au président Alassane Ouattara, l’exhortant à poser des actes historiques pour la stabilité du pays. « Le président Ouattara tient aujourd’hui, entre ses mains, le destin de la Côte d’Ivoire. Une seule décision de lui peut faire basculer notre pays dans le chaos ou dans la paix. Il n’est pas encore trop tard. »

Nady Bamba n’a pas manqué de rappeler le rôle majeur de Laurent Gbagbo dans l’histoire politique du pays, en particulier son apport au multipartisme. Elle a évoqué son projet de candidature à la présidentielle de 2025 et assuré que celui-ci est prêt à gouverner dans la paix et la justice pour un mandat unique, au service de la reconstruction morale et institutionnelle de la nation.

S’adressant directement aux militantes et militants du PPA-CI, elle a réaffirmé la détermination du parti à aller jusqu’au bout du processus électoral, malgré les obstacles. « Un crime n’est jamais parfait », a-t-elle lancé avec assurance, en réaction à une décision de la Cour africaine des droits de l’homme dont les détails restent encore flous.

Dans un geste de solidarité, elle a remis une enveloppe de deux millions de francs CFA à l’Union des Femmes d’Agou, en soutien à leurs activités économiques. Elle a également réaffirmé la promesse du président Laurent Gbagbo de créer une banque des femmes, sans intérêt, financée par l’État, pour soutenir les projets féminins.

Le discours s’est terminé sur une note d’espoir et de spiritualité, appelant à la prière pour tous les leaders politiques, et notamment pour que les deux grandes figures que sont Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, parviennent à une passation pacifique du pouvoir, synonyme d’un tournant historique pour la démocratie ivoirienne. 

En ce 28 juin 2025 à Agou, Nady Bamba Gbagbo n’a pas seulement honoré les mères. Elle a livré une véritable profession de foi politique et citoyenne, plaçant la paix, la justice et l’espoir au centre du destin ivoirien. Une voix de femme, ferme et tendre, qui appelle à écrire une nouvelle page de l’histoire de la Côte d’Ivoire — sans sang comme à l'époque de son mari, mais avec sagesse.

Wassimagnon