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Cameroun : Présidentielle 2025, Paul Biya, ira ou ira pas ? Le mystère d'un silence qui intrigue
 

Cameroun : Présidentielle 2025, Paul Biya, ira ou ira pas ? Le mystère d'un silence qui intrigue

 
 
 
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 Il y a 5 mois
 
 
 
 
 
© Koaci.com - lundi 30 juin 2025 - 12:30


 À moins de quatre mois de l’élection présidentielle d’octobre, le chef de l’État Paul Biya, 92 ans, cultive un silence énigmatique sur ses intentions. Il n’a toujours pas officiellement annoncé sa candidature. Alors que les candidatures se multiplient et que l’échéance du 12 juillet pour convoquer le corps électoral approche, l’incertitude plane sur l’avenir politique du doyen des dirigeants africains. Le temps est compté. Paul Biya a à peine moins de deux semaines pour convoquer officiellement le corps électoral camerounais pour l’élection présidentielle d’octobre 2025. Pourtant, le chef de l’État, en poste depuis 1982, ce qui fait de lui l’un des doyens des dirigeants continentaux, cultive toujours un mystère sur ses intentions.



Les grandes manœuvres ont commencé



À la barbe de Paul Biya, qui reste étrangement muet, c'est une véritable course contre la montre pour la Présidence de la République qui s'est emparée de la classe politique. Et pour cause. Deux hommes pourtant liés de longue date au régime incarné par le vieux lion ont brusquement quitté le navire. Jusqu'ici extrêmement fidèle au président, Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maigari, ancien PM et président de l'Undp (Union nationale pour la démocratie et le progrès), viennent de tomber le masque et officialiser leurs candidatures.


Pour une certaine opinion, cette vague de désistements dans le front présidentiel révèle les fissures d'un système ébranlé par la demande de changement. Résultat : l'impensable est à l'œuvre. Désormais, sous de solides oripeaux démocratiques, ensemble national oblige, les ténors du régime les plus complices de Paul Biya euphémisent leurs sorties et s'en remettent tout simplement à la logique de la démocratie et du respect du droit pour justifier leur engagement. Pour Issa Tchiroma Bakary, la raison l'a finalement emporté sur l'affection qu'il éprouve pour son mentor et « père de la nation ». Le ministre de la Communication pendant des années, l'une des voix les plus fidèles du régime, se lance, en compétition, parce qu'"il faut à tout prix offrir une alternative crédible au peuple camerounais". À 79 ans, Bello Bouba Maigari s'y résout également sans sourciller. Pas peu fier d'avoir été le « président du consensus national », l’un des doyens des politiques camerounais se rêve candidat du « consensus national ».



Un silence qui divise les observateurs



 

L'attitude de Paul Biya suscite des débats parmi les analystes politiques. Pour certains, ce silence est une stratégie bien rodée : créer du suspense jusqu'à la dernière minute pour déstabiliser ses adversaires et rassembler ses partisans autour de l'idée d'un « sauveur providentiel ». Cette approche a déjà prouvé son efficacité lors des élections précédentes. D'autres, en revanche, y voient des signes d'indécision réelle, voire de fatigue au sein d'un pouvoir exercé par un nonagénaire dont la santé est souvent au cœur des rumeurs. Les apparitions publiques de plus en plus rares du chef de l'État alimentent les doutes sur sa capacité à briguer un nouveau mandat de sept ans, qui le porterait à 99 ans. Le facteur temps joue désormais contre Paul Biya. La loi électorale camerounaise exige que le chef de l'État convoque le corps électoral au plus tard le 12 juillet 2025. Ce délai, qui était à l'origine technique, prend une tournure politique. Chaque jour qui passe sans annonce officielle renforce l'idée d'un retrait du vieux lion, ouvrant la voie aux ambitions de ses potentiels successeurs. Au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, les membres multiplient les déclarations de soutien à une nouvelle candidature de leur « président national ». Mais ces appels commencent à ressembler de plus en plus à des supplications face au silence persistant de leur leader.



L'opposition dans l'expectative



Du côté de l'opposition, l'incertitude est palpable. Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et principal adversaire de Paul Biya depuis 2018, attend avec impatience de connaître la décision du président sortant pour pouvoir ajuster sa stratégie. D'autres figures de l'opposition, comme Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), s'affairent à préparer leurs campagnes tout en gardant un œil attentif sur les intentions du chef de l'État.


Cette période d'attente semble paradoxalement jouer en faveur des nouveaux candidats issus de l'ancien régime, qui se positionnent comme des alternatives naturelles si Paul Biya décidait de se retirer, tout en évitant un affrontement direct avec le président sortant.


Au-delà des manœuvres politiques, c'est tout un pays qui se retrouve dans l'incertitude. Les Camerounais, qui ont connu la stabilité d'un système présidentiel pendant plus de quarante ans, font face à une nouvelle réalité politique. Cette situation inédite suscite à la fois des espoirs de changement et des inquiétudes quant à la stabilité future du pays.


Les enjeux sont énormes pour cette nation de 27 millions d'habitants, qui doit faire face à des défis sécuritaires dans les régions anglophones et septentrionales, à des difficultés économiques, et aux aspirations démocratiques d'une jeunesse qui représente plus de 60% de la population.


 

Le mystère entourant Paul Biya continue donc de planer sur le Cameroun. Dans moins de deux semaines, le pays saura si son dirigeant historique a l'intention de prolonger son règne ou si l'heure du changement a enfin sonné. Une chose est sûre : quelle que soit sa décision, elle marquera un tournant décisif dans l'histoire politique camerounaise.



-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.


-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com





 
 
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SRIKABLA
Paul Biya est toujours vivant..... Chez nous en Afrique on ne peut remplacer un Roi que lorsqu'il est mort et enterré
 
 il y a 5 mois     
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