Côte d'Ivoire : Femmes commerçantes, la CEDEAO en campagne contre les tracasseries routières sur le corridor Abidjan-Lagos
La troisième édition de la campagne de sensibilisation des femmes commerçantes transfrontalières à petite échelle, placée sous le sceau de l’engagement et de l’espoir, s'est ouverte ce lundi 30 juin 2025 à Abidjan. Une initiative portée par la CEDEAO, avec le soutien des États membres, dont la Côte d’Ivoire, visant à hisser ces actrices majeures du commerce informel au rang de véritables piliers de l’intégration régionale.
Dans une salle comble et enthousiaste, Moussa Diarrassouba, directeur de cabinet du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, représentant la ministre Belmonde Dogo, a salué le courage et l’abnégation de ces femmes trop souvent invisibilisées.
« Sur les routes, entre Abidjan et Lagos, en passant par Accra, Lomé et Cotonou, ce sont elles qui font battre le cœur de notre économie régionale. Pourtant, elles sont confrontées à mille embûches : tracasseries, manque de financements, ignorance des règles douanières… La CEDEAO doit donc intensifier ses efforts pour les accompagner », a-t-il affirmé.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est, selon M. Diarrassouba, une opportunité à saisir pour formaliser le commerce informel, largement dominé par les femmes. Il appelle donc à une synergie d’actions pour faire de l’autonomisation féminine un moteur de croissance durable.
« Soutenir les femmes dans le commerce, c’est investir dans une Afrique plus forte, plus équitable et plus unie », a-t-il martelé.
Du côté de la Commission de la CEDEAO, la commissaire aux Affaires économiques et à l’Agriculture, Madame Massandjé Touré-Litsé, a lancé un appel à l’action.
« Depuis 1979, nous avons multiplié les instruments juridiques pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens. Mais au-delà des textes, il nous faut agir concrètement, sur le terrain, auprès de ces femmes qui, bien que marginalisées, sont les véritables piliers de nos économies », a-t-elle déclaré.
Selon elle, cela nécessite du réseautage, de la formation et la digitalisation de l’action commerciale des femmes, notamment à travers la plateforme “50 millions de femmes africaines”. Elle a salué à ce titre la tenue d’une session de renforcement de capacités sur les TICs un peu plus tôt dans la matinée.
« La sensibilisation va au-delà du discours : elle permet de collecter des données, de comprendre les réalités de terrain et surtout d’ouvrir les portes du financement et de l’information », a souligné Mme Massandjé.
Pour Donatienne Marietta, représentante du ministre du Commerce et de l’Industrie, le docteur Souleymane Diarrassouba, cette campagne doit être pragmatique pour mettre un terme aux abus sur les routes.
« Il s’agit de vous équiper, vous informer, vous autonomiser. Les obstacles que vous affrontez ne sont pas une fatalité. Tracasseries routières, manque d’accès aux marchés, violences basées sur le genre : tout cela doit cesser », a-t-elle dénoncé.
Elle a rappelé que cette campagne vise à créer un environnement plus juste et plus sécurisé pour les femmes commerçantes. À ce titre, elle a annoncé la mise en place d’une plateforme d’exposition pour faciliter le commerce transfrontalier, notamment avec le Ghana, et salué l'engagement des partenaires institutionnels tels que la CEDEAO, l’UEMOA, les ONG et le secteur privé.
Au-delà des discours, cette troisième édition marque une réhabilitation du rôle stratégique des femmes dans l’économie régionale. Ces commerçantes, souvent sans voix, sont aujourd’hui placées au centre des politiques de développement.
La campagne, lancée à Abidjan, se poursuivra tout au long du corridor Abidjan-Lagos avec des actions ciblées : ateliers de formation, sensibilisation juridique, mise en réseau, vulgarisation des outils numériques, collecte de données, etc.
Alors que l’Afrique cherche ses voies de développement et d’intégration, les femmes transfrontalières pourraient bien être cette réponse silencieuse mais déterminée, qui tissent chaque jour les fils invisibles d’une prospérité partagée. Le message est désormais clair : l’intégration ouest-africaine ne se fera pas sans elles.
Wassimagnon
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