Côte d'Ivoire : Les syndicats de Nestlé-CI unissent leurs forces et menacent d'une grève illimitée
Les syndicats (Ph Koaci)
Face à la dégradation continue de leurs conditions de travail, les deux principaux syndicats de Nestlé Côte d’Ivoire, le Syndicat national du personnel de Nestlé-CI (Synapenci) et le Syndicat autonome des travailleurs de Nestlé-CI (Synatranci), ont décidé de fusionner leurs actions dans un front commun. L’annonce a été faite le dimanche 29 juin à la Bourse du Travail de Treichville, lors d’une assemblée générale exceptionnelle qui a réuni plusieurs centaines de travailleurs.
Cette convergence syndicale marque un tournant dans la lutte sociale engagée depuis plusieurs années contre la direction de la filiale ivoirienne de la multinationale. Les deux organisations dénoncent une série de mesures jugées arbitraires, la suppression d’acquis sociaux, ainsi que le non-respect du droit syndical.
« Si vous nous voyez aussi nombreux, c’est parce que deux syndicats parlent d’une seule voix. Et derrière eux, il y a le silence, ce troisième syndicat symbolique, celui de l’esprit. C’est cette union sacrée qui nous rassemble aujourd’hui », a déclaré Gustave Gneto, porte-parole du jour, devant une salle comble.
Les griefs portés à l’encontre de la direction sont nombreux : retrait de la couverture santé des enfants de travailleurs, remise en cause des primes de rotation, licenciements qualifiés d’abusifs, ou encore blocage des discussions sur les conditions de travail. « Depuis 5 ans, nos acquis sont démantelés sans concertation. Les décisions sont prises de façon unilatérale, parfois sans notification ni discussion préalable », a déploré le représentant syndical.
Dans un ton ferme, Gustave Gneto a dénoncé « une volonté manifeste de briser toute velléité syndicale » et appelé les autorités ivoiriennes à « encadrer plutôt que réprimer », assurant que le mouvement est « légal, discipliné et pacifique ». Il a par ailleurs interpellé la Direction des Ressources Humaines de Nestlé-CI, accusée de porter une lourde responsabilité dans la gestion conflictuelle actuelle.
L’ultimatum posé par les deux syndicats est clair : si aucune réponse satisfaisante n’est donnée d’ici mercredi 2 juillet, une grève illimitée sera déclenchée dès le lendemain. « Nous avons épuisé le préavis légal. Nous n’avons plus d’autre choix », a conclu le porte-parole, sous les applaudissements des syndiqués.
En lançant cet avertissement, les syndicats espèrent fédérer l’ensemble des travailleurs, y compris les plus hésitants. « L’histoire retiendra qu’il y a eu des hommes et des femmes qui se sont levés pour dire non. Nous leur demandons de ne pas oublier que s’ils bénéficient aujourd’hui de certains avantages, c’est parce que d’autres ont lutté hier », a martelé Gneto, prenant pour exemple l’évolution des salaires depuis les années 90.
La direction de Nestlé Côte d’Ivoire n’a pour l’heure pas réagi officiellement à cette mobilisation grandissante.
Jean Chresus, Abidjan
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