Cameroun : Nouvelle Plainte contre Eto'o, ses soutiens dénoncent l'action d'anciens dirigeants privés de leurs privilèges
Trois anciens acteurs du football camerounais viennent de saisir la Fifa et la Caf, au sujet de l’argent de la Fecafoot qui s’est retrouvé dans le compte de Samuel Eto’o. Cet argent est issu du match amical qui a opposé, la sélection russe aux Lions Indomptables du Cameroun dans un contexte international particulier, qui avait été validé par les deux fédérations, avec l’engagement d’un soutien financier conséquent de la partie russe.
Le comité exécutif de l’instance faitière du football a expliqué avoir officiellement donné son aval à Samuel Eto’o pour aller chercher les fonds promis par la Russie. La colère des adversaires d’Eto’o ne retombe pas. C’est dans ce sens qu’ils ont saisi la Fifa et la CAF.
En réaction, les soutiens de Samuel Eto’o dénoncent un acharnement. Dans une correspondance attribuée à Sam Severin Ango, le journaliste s'en prend directement à trois figures du football camerounais : Pierre Semengue, Faustin Domkeu et Pierre Ndjili. Selon lui, ces personnalités mènent une campagne systématique contre Samuel Eto'o, non pas par souci du bien-être du football national, mais par frustration liée à la perte de leurs anciens privilèges.
« Tout porte à croire aujourd'hui que Faustin DOMKEU s'est donné pour mission d'abattre Samuel ÉTO'O par tous les moyens », écrit le journaliste, accusant l'ancien dirigeant de vouloir « renverser l'équipe dirigeante du Football actuel qui leur a arraché l'immense privilège d'une gestion dorée à la ligue professionnelle. »
Contexte
Cette polémique s'inscrit dans un contexte tendu pour la présidence d'Eto'o. Le président de la FECAFOOT fait face à plusieurs controverses, notamment sa condamnation à 22 mois de prison pour fraude fiscale en Espagne en juin 2022, qui a quelque peu terni son image et alimenté les critiques sur sa gouvernance.
Les tensions avec les anciens dirigeants ne sont pas nouvelles. Samuel Eto'o a procédé en août 2022 à des nominations au sein du CTFP, écartant définitivement le général Pierre Semengue du football professionnel. Cette décision avait marqué une rupture claire avec l'ancien establishment du football camerounais.
Personnalités aux parcours controversés
L'analyse de Sam Severin Ango ne fait pas dans la dentelle concernant les trois personnalités visées. Il décrit Faustin Domkeu comme ayant eu « quelques passages peu glorieux en tant que responsable de Club » avec « un bilan plutôt mitigé ». Concernant Pierre Semengue, il le présente comme « une personnalité plutôt malléable » qui aimerait « retrouver ses attributs ».
Plus récemment, la LFPC dirigée par le général Pierre Semengue a choisi de maintenir Domkeu à son poste de premier vice-président malgré ses aveux de corruption des arbitres du TAS, suscitant des critiques sur l'éthique et l'intégrité de la LFPC.
La défense d'Eto'o prend une dimension patriotique dans les propos du journaliste. « Il s'agit même d'abord de protéger un patrimoine camerounais car vouloir exterminer la trajectoire de cet homme hors norme qu'est Samuel ÉTO'O, est suicidaire pour notre pays », affirme-t-il.
Cette rhétorique s'appuie sur le statut exceptionnel de l'ancien attaquant du FC Barcelone et de l'Inter Milan sur la scène internationale. Malgré les controverses, son aura et son poids politique restent indéniables, comme l'a confirmé son élection au Comité exécutif de la CAF en mars 2025.
Légitimité contestée, position renforcée
Si les critiques persistent, la position d'Eto'o semble se consolider. Lors des élections FECAFOOT 2025, le SYNAFOC a été écarté, permettant à Samuel Eto'o de consolider sa position, certains observateurs estimant que « la Fecafoot dirigée par Samuel Eto'o est dans une logique et que les adversaires étaient dans la manipulation, les mensonges et le sabotage inutiles ».
La lettre de Sam Severin Ango conclut sur un appel à la patience : « Accordons nous sur ce fait et laissons le temps de son premier bilan arriver pour pouvoir le juger sur ses réalisations ». Un argument qui fait écho aux défenseurs d'Eto'o qui estiment que le football camerounais « vient de perdre près de quatre ans à cause de procès interminables qui ont eu des conséquences » néfastes.
Cette polémique révèle les tensions profondes qui traversent le football camerounais, opposant d'un côté les partisans d'un renouveau incarné par la star mondiale qu'est Samuel Eto'o, et de l'autre, des figures de l'ancien système qui peinent à accepter leur mise à l'écart. Au cœur de ces débats, la question de savoir si les critiques formulées relèvent d'une préoccupation légitime pour l'avenir du football national ou d'une simple frustration liée à la perte d'influence et de privilèges.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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