Côte d'Ivoire : 12è édition des ASCOM, des experts en communication plaident pour une structuration du secteur afin d'en faire un moteur économique en Afrique
La douzième édition des As de la Communication, du Marketing et de l’Événementiel (ASCOM) s'est tenue le jeudi 10 juillet 2025 à Abidjan-Plateau, réunissant des sommités, entreprises, institutions et écoles du secteur de la communication. Cet événement, devenu le sommet africain de la communication, a eu pour thème cette année : “Les talents, levier majeur de performance”.
Dans son discours d'ouverture, Michel Russel Lohoré, journaliste et président-fondateur des ASCOM, a souligné l'importance de la communication comme levier de croissance, bien que ce potentiel reste encore largement inexploité en Afrique. Depuis 18 ans, il se bat pour encourager les entreprises et institutions africaines à adopter pleinement la communication, malgré les nombreux défis rencontrés.
L'invité spécial de cette édition, Mactar Silla, Président directeur général de Label Média et ancien directeur général de TV5 Monde, a prononcé la conférence inaugurale sur le thème central de l'événement. Il a mis en avant la valeur ajoutée des médias, soulignant que leur rentabilité est à la fois politique et sociologique. Selon lui, pour que les médias jouent pleinement leur rôle, il est essentiel de renforcer la formation des acteurs du secteur. Il a insisté sur la nécessité de développer les compétences des jeunes talents pour qu'ils puissent innover, anticiper et inspirer.
Mactar Silla a également abordé la question de la structuration du milieu audiovisuel africain, où la professionnalisation est souvent absente. Il a critiqué le phénomène des chroniqueurs télé qui, selon lui, manquent de rigueur et de responsabilité. En outre, il a évoqué l'impact des réseaux sociaux et le rôle croissant des influenceurs en tant que créateurs de contenu malgré le manque de formation.
Pour transformer le secteur de la communication en Afrique, l’ancien DG de TV5 monde a plaidé pour une révision des curricula et l'établissement de politiques pédagogiques adaptées aux besoins des pays africains. Il a également souligné que le secteur de la communication pourrait générer plus de 20 milliards de dollars et créer plus de 2 millions d'emplois d'ici 2050, à condition de structurer le milieu et d'instaurer un cadre réglementaire clair.
Aurélie Jarry, directrice régionale Afrique de l’Ouest pour le groupe Havas, a également pris la parole en tant que panéliste. Elle a élargi la définition du talent, en insistant sur l'importance de la culture, de la curiosité et de l'intuition. Elle a encouragé les jeunes talents à croire en leur passion pour s'épanouir et donner le meilleur d'eux-mêmes.
Seynabou Dia Sall, fondatrice et CEO de Global Mind Consulting, a quant à elle souligné que le talent est souvent sous-estimé en Afrique. Elle a appelé à former des communicants et des journalistes compétents, tout en encourageant les talents africains à se faire confiance et à ne plus dépendre des modèles extérieurs pour apprendre à communiquer. « Le changement de narratif sur l’Afrique n’est plus une option, mais une obligation. Cela passe par des journalistes et des communicants africains bien formés », a-t-elle insisté.
Au cours de cette édition des ASCOM, une quarantaine de professionnels de la communication et du marketing ont été récompensés pour leur expertise. Le prix spécial a été décerné à Mactar Silla, en reconnaissance de sa contribution au secteur.
Lancé en 2007, les ASCOM se sont imposés comme une plateforme de référence pour les agences de communication, annonceurs, institutions, collectivités, organisations, écoles et influenceurs, renforçant ainsi le rôle crucial de la communication dans le développement économique et social de l'Afrique.
Wassimagnon
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