Côte d'Ivoire : Dialogue CAP-CI et RHDP, «pas de langue de bois» enfin des mots sur les maux du système électoral
Rencontre ce samedi entre le RHDP, parti présidentiel et CAP-CI, partis d'opposition (Ph KOACI)
Ce mercredi 16 juillet 2025, la politique ivoirienne a connu un tournant inattendu. Pour la première fois, une délégation du RHDP, conduite par le ministre-gouverneur Cissé Bacongo, a officiellement rencontré les représentants de la CAP-Côte d’Ivoire, coalition de partis de l’opposition. La rencontre, organisée au siège du Mouvement des générations capables (MGC), a réuni des figures majeures du paysage politique ivoirien, dans une atmosphère que les deux parties ont qualifiée de franche et directe.
Onze personnalités composaient la délégation du parti présidentiel, dont plusieurs ministres en exercice ou anciens membres du gouvernement : Anne Désirée Oulotto, Mariatou Koné, Touré Mamadou, Myss Belmonde Dogo. Aux côtés de Cissé Bacongo, on notait également la présence stratégique de l’ambassadeur Claude Sahi, proche collaborateur du chef de l’État.
Du côté de la CAP-Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, présidente du MGC et porte-voix de la coalition, était entourée de Charles Blé Goudé, Danièle Boni Claverie et d’autres leaders politiques venus représenter la diversité de la plateforme. Malgré les réticences de certains membres de la coalition — dont le PDCI-RDA et le FPI — qui s’étaient prononcés contre cette initiative de dialogue, la CAP a maintenu sa position d’ouverture, arrêtée lors d’une réunion interne le 7 juillet au siège du PDCI.
Cette rencontre, qualifiée de première étape par Cissé Bacongo, ouvre la voie à une série de discussions thématiques. Un comité technique sera mis en place pour approfondir les débats autour de sujets majeurs : réforme du système électoral, cadre juridique des élections, indépendance de la CEI, découpage territorial, sécurisation du scrutin, communication publique, et même la réforme constitutionnelle. Autant de préoccupations que l’opposition juge essentielles pour garantir la transparence et la stabilité des scrutins à venir.
Simone Gbagbo, tout en saluant la tenue de la réunion, a tenu à rappeler que les griefs de la CAP restent entiers. « Nous avons présenté nos revendications de fond, sans détour, avec responsabilité », a-t-elle souligné, insistant sur l’urgence des réformes électorales.
Le RHDP, quant à lui, dit repartir confiant quant à l’avenir du processus de dialogue, tout en mettant en garde contre les entorses à l’État de droit et au respect des engagements mutuels. Si les deux camps s’accordent sur le fait qu’il n’y a pas eu de concessions faciles ni de faux-semblants, tous reconnaissent que cette rencontre marque un signal fort : celui d’une volonté partagée de sortir de l’impasse par la parole politique.
Reste à savoir si cet élan sera durable et transformé en actes concrets. Pour l’heure, les regards se tournent vers le futur comité technique, dont la mission sera d’organiser la suite des échanges, dans un climat que l’on espère constructif et sincère.
Jean Chresus, Abidjan
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