L'arme ayant servi à tuer le gendarme (Ph KOACI)

Le tribunal de Bouna a rendu son verdict dans une affaire qui avait profondément choqué la région. B. Moumouni, un ressortissant étranger âgé de 31 ans, a été condamné à la prison à vie, mercredi 16 juillet 2025, pour sa participation à une attaque armée ayant coûté la vie à un gendarme en mission.

Les faits remontent à la soirée du 30 décembre 2024, sur l’axe Imbié-Léomidouo, dans le département de Bouna.

Ce jour-là, un groupe de malfaiteurs, dont faisait partie B. Moumouni, était en train de dépouiller trois civils lorsqu'une patrouille à moto de la gendarmerie est intervenue. La confrontation a viré au drame : les assaillants ont ouvert le feu à l'approche des forces de l'ordre. Touchés, les deux gendarmes sont tombés de leur engin. L’un d’eux, le maréchal des logis Kouassi Dadié Hervé Parfait, a été atteint mortellement à la tête. Son coéquipier, malgré sa position vulnérable au sol, a réussi à riposter avec sang-froid, neutralisant le chef du gang et forçant les autres à prendre la fuite.

Moumouni, parvenu à s’échapper, croyait sans doute avoir laissé l’affaire derrière lui. Mais deux jours plus tard, il est reconnu par l’une de ses victimes dans une boutique du village de Niandégué, à une douzaine de kilomètres de Bouna. Alertée, la gendarmerie intervient rapidement et procède à son interpellation.

Au cours de son procès, la famille du gendarme défunt a demandé réparation du préjudice moral causé par cette perte brutale. Le tribunal a reconnu la légitimité de cette demande et a condamné Moumouni à verser 50 millions de francs CFA en dommages et intérêts.

Ce jugement a été accueilli avec soulagement par les habitants de Bouna, les collègues du défunt et ses proches. Ils y voient un acte de justice rendu à un homme tombé dans l’exercice de ses fonctions. Le maréchal des logis Kouassi Dadié, né à Yamoussoukro le 15 juin 1995, était affecté à l’escadron de gendarmerie de Bouna. Ses supérieurs, émus, décrivent un soldat courageux, discipliné et animé par un sens profond du devoir.

Si Moumouni purgera désormais une peine sans retour, ses complices restent activement recherchés. En attendant leur arrestation, ce verdict marque une étape importante dans la lutte contre l’insécurité dans la région.

Jean Chresus, Abidjan