Cameroun : Controverse sur l'invalidation de la candidature de Maurice Kamto, double investiture en cause
Kamto
Elections Cameroon (Elecam, organe en charge du processus électoral au Cameroun), a exclu l'ancien candidat de la liste des prétendants pour le scrutin d'octobre, invoquant une irrégularité liée à son parti d'investiture.
Par courrier officiel du 26 juillet 2025, le Directeur Général des Élections a notifié à Maurice Kamto le refus de sa candidature pour l'élection présidentielle prévue le 12 octobre prochain. L'ex-dirigeant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) s'est vu opposer l'article 125 alinéa 2 du Code électoral par le Conseil Électoral d'ELECAM.
La résolution n°2025/013/R/ELECAM/CE précise que cette exclusion découle d'une « pluralité d'investiture par le MANIDEM ». Cette situation résulte de la candidature parallèle de Dieudonné Yebga, également présenté par la même formation politique.
Réactions contrastées
Face à cette décision, le parti de Maurice Kamto n'a pas tardé à exprimer son indignation. Sous la plume d'Anicet Ekane, le MANIDEM a qualifié cette invalidation de « forfaiture et provocation grossière à l'encontre du peuple camerounais », tout en annonçant un recours devant le Conseil constitutionnel.
Le MRC, par la voix de son président par intérim Mamadou Mota, a adopté un ton plus virulent dans sa déclaration du 27 juillet : « C'est avec stupéfaction, mais sans grande surprise, que nous avons constaté, comme tous les Camerounais, l'absence du nom du Pr Maurice KAMTO de la liste des candidats retenus par le Conseil Électoral en vue de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025. Cette liste est venue confirmer une première qui circulait déjà dans les réseaux sociaux depuis quelques jours ». Le parti dénonce l'action d'une « bande d'usurpateurs » qui aurait « pris en otage notre pays ».
Parmi les candidats validés, l'ancien ministre Issa Tchiroma Bakary a manifesté sa solidarité en réclamant « que le Professeur Maurice Kamto soit rétabli dans ses droits ».
Des experts divisés
Les observateurs politiques affichent des positions divergentes sur cette affaire. Le politologue Mathias Eric Owona Nguini estime que les risques étaient prévisibles : « Cette logique d'investiture de parti Yango est une investiture risquée. Et je dirais que, même dans le choix de parti Yango, il faut bien choisir le Yango dans lequel on entre. Parce qu'il y a des Yango qui sont particulièrement risqués parce qu'ils ont une histoire qui est marquée par des conflits internes et des conflits de leadership ».
À l'opposé, le professeur Prosper Nkou Mvondo, dont le parti a investi Me Akere Muna, dénonce sur Info TV un traitement inéquitable : « Le rejet de la candidature du professeur Maurice Kamto relève pour moi de l'acharnement, de la kamtophobie et même de la persécution ».
Une vision plus critique émane de l'opposant Banda Kani, qui refuse d'accorder le statut de victime à l'ancien candidat : « On ne peut pas victimiser le président Maurice Kamto. Il est impossible de le victimiser ».
Sur Canal 2 International, il souligne que Maurice Kamto avait lui-même reconnu par le passé que certaines de ses décisions pourraient le disqualifier, « Vous trouvez normal que quelqu'un lui-même dit que, je suis disqualifié à postuler aux futures élections présidentielles sur la base de la décision que j'ai prise… À partir de ce moment-là, il y a tout un ensemble d'événements, de prises de position du concerné, d'agissements, qui sur le plan éthique et moral justifie ce qui est arrivé ».
Pour l’économiste Dieudonné Essomba, « Dans l’intérêt du RDPC, il serait souhaitable que Kamto aille aux élections »
Dans son analyste, Dieudonné Essomba souligne que « Kamto, c’est un provocateur qui utilise les médias et tout ça pour provoquer, pour autant, il ne faut pas tomber dans son piège. Il est à la tête d’un petit parti communautaire, et il ne peut pas faire plus de 15% », a-t-il poursuivi.
Double recours constitutionnel en perspective
Les deux candidats Du Manidem touchés par cette situation comptent contester la décision d'ELECAM devant la plus haute juridiction du pays. Maurice Kamto comme Dieudonné Yebga ont annoncé leur intention de saisir le Conseil constitutionnel pour obtenir réparation de ce qu'ils considèrent comme une injustice.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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