Le feuilleton judiciaire opposant Cabral Libii à Robert Kona autour du contrôle du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) vient de connaître un nouveau rebondissement décisif. Ce mardi 29 juillet 2025, le tribunal de première instance de Mfou (Centre) a rendu une décision sans appel qui consolide la position de Cabral Libii à la tête de la formation politique.

La chambre des référés du tribunal de Mfou s'est penchée sur la demande de Robert Kona : elle concernait l'annulation pure et simple des résolutions du congrès de Nkolafamba des 23 et 24 mai 2025. Ces résolutions avaient officiellement désigné Cabral Libii comme représentant légitime du PCRN et candidat à la présidentielle d'octobre 2025.

Face à cette tentative de déstabilisation, les magistrats ont tranché avec fermeté. Dans leur décision, ils reconnaissent explicitement que « Cabral Libii Li Ngue Ngue est président national du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale » et que « les statuts du parti produits par les parties habilitent le Président National à convoquer le congrès du parti ».

La conclusion est sans équivoque : « Sieur Kona Robert [est] non fondé en sa demande aux fins de suspension des effets des résolutions du congrès de Nkolafamba ».

Offensive tous azimuts de Robert Kona

Malgré cette défaite cuisante devant les tribunaux ordinaires, Robert Kona n'abdique pas. L'homme qui se proclame « président fondateur » du PCRN a ouvert un second front devant le Conseil constitutionnel. Sa stratégie ? Attaquer frontalement la candidature de Cabral Libii en la qualifiant de « frauduleuse ».

Le libellé de sa requête ne laisse aucune ambiguïté : « Requête aux fins d'invalidation impérative et définitive d'une candidature présidentielle frauduleuse ». Une offensive d'autant plus surprenante que la candidature de Cabral Libii a été officiellement validée par le Conseil électoral d'Elecam le 26 juillet dernier.

Cette bataille judiciaire s'inscrit dans un climat pré-électoral particulièrement tendu. Le Conseil constitutionnel croule sous les recours : pas moins de 35 contestations ont été enregistrées, émanant tant de candidats écartés que d'adversaires politiques cherchant à invalider des candidatures approuvées.

La persistance de Robert Kona à contester la légitimité de Cabral Libii, malgré les décisions judiciaires défavorables qui s'accumulent, témoigne de l'âpreté des luttes internes qui secouent le paysage politique camerounais à l'approche de l'échéance présidentielle.

L'avenir du PCRN entre les mains de la justice

Cette nouvelle victoire judiciaire renforce considérablement la position de Cabral Libii, qui peut désormais se concentrer sur sa campagne électorale avec une légitimité renforcée par les tribunaux. Pour Robert Kona, l'espoir repose désormais uniquement sur le Conseil constitutionnel, ultime recours dans cette bataille acharnée pour le contrôle d'une formation politique qui pourrait jouer un rôle déterminant dans l'élection présidentielle à venir.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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