Côte d'Ivoire : Patrimoine retrouvé, le tambour sacré « Djidji Ayokwê » restitué à Abidjan
Tambour sacré « Djidji Ayokwê »
C’est une page importante de l’histoire culturelle de la Côte d’Ivoire qui se tourne. Le célèbre tambour parleur « Djidji Ayokwê », emblème ancestral de la communauté Atchan, va enfin retrouver sa terre d’origine, plus d’un siècle après avoir été confisqué par les colons en 1916 et transféré à Paris.
Le « Djidji Ayokwê », véritable trésor du patrimoine immatériel ivoirien, était utilisé pour transmettre des messages à distance, coordonner des actions collectives ou encore alerter la population en cas de danger. Ce tambour sacré, à la fois outil de communication et symbole d’autorité, jouait un rôle social, politique et militaire central dans l’organisation traditionnelle des Atchans, peuple autochtone du district d’Abidjan.
Depuis plus d’un siècle, le tambour reposait dans les collections publiques françaises, intégré comme propriété de l’État français. Son retour marque ainsi un tournant dans la restitution des biens culturels africains spoliés durant la colonisation.
Grâce à une coopération active entre la Côte d’Ivoire et la France, appuyée par les autorités culturelles et diplomatiques des deux pays, le gouvernement ivoirien a obtenu la restitution officielle du Djidji Ayokwê. Ce retour est perçu comme un acte fort de reconnaissance historique, salué par les communautés locales et les défenseurs du patrimoine culturel.
Un Comité national présidé par le Premier Ministre a été mis en place pour organiser le rapatriement et la valorisation de ce bien patrimonial unique. Des cérémonies traditionnelles, des expositions et des actions de sensibilisation sont prévues pour célébrer dignement ce retour historique.
Au-delà du Djidji Ayokwê, cette restitution ouvre la voie à un processus plus vaste. En effet, 147 autres œuvres et objets culturels ivoiriens encore détenus par la France font actuellement l’objet de démarches officielles de restitution, menées dans le cadre du renforcement de la coopération culturelle bilatérale.
Le retour du Djidji Ayokwê est ainsi bien plus qu’un simple transfert d’objet : c’est la réappropriation d’une mémoire collective, d’un héritage spirituel et culturel, qui contribue à la reconstruction de l'identité nationale.
Avec cet acte, la Côte d’Ivoire confirme son engagement pour la préservation et la valorisation de son patrimoine culturel, et affirme plus que jamais que l’histoire de l’Afrique doit être racontée par l’Afrique, en Afrique.
Wassimagnon
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