Le présumé faux Commissaire (Ph Koaci)

Le décor était plutôt élégant, l’ambiance conviviale. À Cocody, ce jeudi 31 juillet 2025, un déjeuner marquait la sortie d’un nouvel élève commissaire de police. Officiers, invités, collègues, chacun prenait part à ce moment de célébration où rigueur et courtoisie se côtoient naturellement. Mais l’événement a pris une tournure inattendue lorsqu’un invité vêtu d’un uniforme militaire impeccable, affichant ostensiblement les insignes d’un Lieutenant-colonel, a suscité plus de curiosité que de respect.

L’homme, manifestement à l’aise dans sa tenue vert armée et flanqué de ses insignes flambant neufs, déambulait avec assurance parmi les convives. Pourtant, à trop jouer le rôle, il a éveillé les soupçons d’un véritable gendarme présent sur les lieux. S’en est suivie une brève conversation, qui a suffi à faire tomber le masque. Enchaînant maladresses verbales et contradictions, le pseudo-officier a vite montré qu’il n’avait ni la prestance ni les réponses attendues d’un authentique Lieutenant-colonel.

L’homme, identifié comme K. M., âgé de 31 ans, s’est finalement révélé être un civil domicilié dans un village non loin de Bingerville. Se présentant comme entrepreneur, il n’avait pourtant rien à faire en uniforme, encore moins dans une cérémonie aussi codifiée. Son attirail, soigneusement préparé pour l’occasion – tenue repassée, gallons étincelants, documents administratifs – n’aura pas suffi à lui donner la crédibilité nécessaire.

L’alerte donnée, les autorités ont procédé à son interpellation. Le Procureur de la République, immédiatement informé, a ordonné sa mise en garde à vue. L’imposteur sera présenté devant la justice pour s’expliquer sur cet acte de fausse qualité qui aurait pu passer inaperçu… si le jeu n’avait pas été si mal joué.

Au final, dans une tentative maladroite de s’inventer une stature, c’est une chute brutale qui attendait ce comédien d’un jour. Une chose est sûre : sous l’uniforme, ce 31 juillet, il n’y avait pas un officier… juste un homme dépassé par son propre mensonge.

Jean Chresus, Abidjan