Cameroun : Contentieux préélectoral sous haute surveillance, Yaoundé se barricade
Alors que 35 recours électoraux attendent d'être tranchés à partir de ce lundi, les forces de sécurité quadrillent la capitale dans un climat de tension préélectorale sans précédent.
La capitale camerounaise retient son souffle ce 4 août 2025. Dans les rues de Yaoundé, un dispositif sécuritaire renforcé témoigne de la nervosité qui règne à quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre. Les forces de l'ordre ont pris position aux principaux carrefours de la ville, dans l'attente d'une journée qui s'annonce décisive pour l'avenir politique du pays.
Trente-cinq candidatures en suspens
Au cœur de cette effervescence : le Conseil constitutionnel, qui doit statuer aujourd'hui sur les 35 recours déposés par des candidats écartés de la liste électorale provisoire publiée par Elections Cameroon (Elecam) le 26 juillet dernier. Un débat public très attendu. Le conseil constitutionnel va examiner minutieusement chacune de ces requêtes, dans une procédure où chaque mot pourrait peser sur l'équilibre politique du Cameroun.
L'institution dispose d'un délai de dix jours suivant le dépôt des requêtes pour rendre ses décisions définitives, sans possibilité de recours ultérieur. Cette échéance contrainte ajoute une pression supplémentaire à un processus déjà sous haute surveillance.
Maurice Kamto en première ligne
Parmi les personnalités politiques dont la candidature a été rejetée figure Maurice Kamto, ancien président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et candidat présenté par le Manidem. Son éviction de la course électorale a provoqué un tollé dans les rangs de ses partisans, qui dénoncent une manœuvre d'exclusion politique.
Le MRC n'entend pas rester les bras croisés. Le parti a lancé un appel à la mobilisation, exhortant ses militants et sympathisants à se rassembler « autour et dans » le Conseil constitutionnel pour faire entendre leur voix. Cette stratégie de pression populaire inquiète visiblement les autorités.
Face à cette montée des tensions, le Préfet du Mfoundi dont Yaoundé est la principale ville, n'a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié vendredi, il a fermement dénoncé « les manœuvres visant à perturber l'ordre public dans la perspective de l'élection présidentielle d'octobre 2025 », mettant en garde contre toute « tentative de déstabilisation ».
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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