Au lendemain du discours à la Nation du Président Alassane Ouattara, prononcé le 6 août à la veille de la fête de l’indépendance, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) est monté au créneau. Dans un communiqué signé de sa porte-parole, Me Habiba Touré, le parti fondé par Laurent Gbagbo dénonce avec virulence le contenu du message présidentiel, qualifié de « déconnecté » et « insultant » à l’égard du quotidien difficile de nombreux Ivoiriens.

Selon le PPA-CI, le chef de l’État s’est livré à un « autosatisfecit gênant » et à un « exercice d’autocélébration » en totale contradiction avec la réalité vécue par des millions de citoyens confrontés à la pauvreté et à la précarité. 

« Nous n’attendions rien du discours du Chef de l’État, Alassane Ouattara, le 6 août dernier. Et il nous a donné raison », affirme le communiqué.

Le choix de Bouaké comme lieu de célébration officielle de la fête nationale est également critiqué. Le PPA-CI rappelle que cette ville, profondément marquée par les années de rébellion armée, symbolise à ses yeux les dérives du pouvoir actuel. Plus encore, la présence aux côtés du président Ouattara de deux chefs d’État issus de coups d’État militaires est perçue comme un signal politique lourd de sens. 

Le parti y voit une tentative de normalisation des prises de pouvoir non démocratiques et y lit une manœuvre visant à préparer l’opinion à un « coup d’État civil » : un éventuel quatrième mandat, que le PPA-CI juge d’avance « anticonstitutionnel », tout comme le précédent.

« La symbolique est forte : pendant que d’autres putschs sont dénoncés, certains faiseurs de coups d’État sont invités avec les honneurs de la République. On comprend mieux les objectifs et les affinités... », déplore la porte-parole.

En ce jour de commémoration nationale, le PPA-CI a également tenu à adresser ses pensées au peuple ivoirien, à l’armée républicaine, et particulièrement à ceux qui ont payé de leur vie ou de leur liberté leur attachement à l’ordre constitutionnel. « Leur sacrifice mérite le respect », conclut le communiqué.

Ce nouveau positionnement du PPA-CI intervient dans un contexte politique tendu, où les spéculations sur la volonté du président Ouattara de briguer un quatrième mandat vont crescendo, alimentant les inquiétudes sur l’avenir de la démocratie en Côte d’Ivoire.

Wassimagnon