Cameroun : Crise au FNSC, deux démissions coup sur coup secouent le parti d'Issa Tchiroma
Issa Tchiroma, president du FNSC (Ph)
Le Front pour le Salut National du Cameroun (FNSC) traverse une période de turbulence avec les démissions successives de deux de ses cadres importants, suite à des divergences internes et des accusations de cyber-harcèlement.
Le 12 août 2025, Jeanne Nsoga Sone Ekolo, Secrétaire Générale du FNSC, a annoncé sa démission immédiate du parti dans une lettre adressée au président national Issa Tchiroma Bakary. Cette décision intervient après ce qu'elle décrit comme du « cyber-harcèlement » de la part de supporters de Maurice Kamto, qui l'accusent de « tribalisme ».
Dans sa lettre de démission, l'ancienne Secrétaire Générale explique que son combat consistait à « demander la restitution des terres des communautés autochtones jadis accaparées par les miliciens de l'armée de libération nationale du Cameroun, bras armé de l'UPC ». Un combat qui semble avoir créé des tensions au sein de la formation politique.
Jeanne Nsoga Sone, qui a servi le parti pendant vingt ans et occupé le poste de Secrétaire Générale depuis 2017, exprime sa déception face au doute qui s'est installé en elle. Elle affirme ne plus pouvoir « continuer à cheminer aux côtés » du président et « perturber par sa présence les nouvelles alliances » que celui-ci pourrait sceller.
La militante menait notamment un combat pour réclamer justice concernant le génocide des Mboo et la restitution de leurs terres, qu'elle considère comme ayant été volées par les maquisards. Malgré les pressions et le harcèlement subis, elle a préféré ne pas embarrasser davantage Issa Tchiroma par sa présence.
Solidarité, Noah Ekene suit le mouvement
Le même jour, Moïse Noah Ekene, Coordinateur du FNSC dans l'arrondissement de Yaoundé VI, a également remis sa démission. Dans une lettre tout aussi explicite, il dénonce l'exclusion « arbitraire et hâtive » de Jeanne Nsoga Sone, qualifiée d' »ancienne compagnonne de luttes ».
Noah Ekene critique vertement la décision du président national, y voyant une preuve que celui-ci peut « sacrifier tous les efforts historiquement consentis pour des intérêts égoïstes et pouvoiristes sans considération des valeurs de loyauté, de droit et de justice ».
Le coordinateur démissionnaire s'interroge sur les motivations réelles de cette exclusion, évoquant une possible « meute cybernétique fanatique » et des « alliés de circonstance » qui auraient influencé la décision. Il exprime également son incompréhension face au silence d'Issa Tchiroma sur cette affaire.
Ces démissions successives montrent les tensions qui traversent le FNSC, particulièrement autour des questions foncières et des alliances politiques.
La perte de ces deux cadres expérimentés constitue un coup dur pour le FNSC, qui devra désormais composer avec cette crise interne tout en préparant les échéances politiques à venir.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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