Gabon : Interdiction aux ressortissants étrangers d'exercer certaines activités du commerce informel
Au Gabon, une nouvelle réglementation interdit aux étrangers d’exercer plusieurs petits métiers. Si l’objectif affiché est de protéger les emplois nationaux, cette mesure inquiète par sa portée discriminatoire.
C’est du moins une décision du Conseil des ministres du 12 août dernier, présidé par Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la République du Gabon. « Abordant la question du commerce informel, une part importante de ces activités étant exercée par des opérateurs étrangers, le Conseil interdit désormais à ces derniers l’exercice de certaines activités de petite envergure », peut-on lire dans le communiqué final récemment publié.
Plus précisément, la liste des activités dorénavant prohibées aux ressortissants étrangers comprend le commerce de proximité, les opérations d’envoi d’argent non agréé, la réparation de petits appareils, la coiffure et soins esthétiques de rue, l’orpaillage artisanal non autorisé, l’intermédiation informelle dans l’achat de récoltes et l’exploitation de petits ateliers ou machines de jeux. Ces secteurs sont historiquement dominés par des ressortissants étrangers, notamment originaires du Cameroun, du Mali ou de Guinée.
En réservant ces activités aux seuls nationaux, le gouvernement gabonais risque de renforcer les stigmatisations à l’encontre des étrangers, souvent venus chercher une vie meilleure et exerçant des métiers souvent délaissés par les locaux. Cette logique, déjà observée dans d'autres pays, alimente un climat de rejet et de méfiance, et peut ouvrir la voie à des violences ou à des abus.
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
