En offrant, ce mercredi 20 août 2025, un bâtiment flambant neuf de 36 m² au service d’urgence de l’hôpital psychiatrique de Bingerville, l’organisation bouddhiste Soka Gakkai a marqué un tournant dans l’histoire de l’établissement. Autorités, soignants, parents et patients ont salué ce geste, bien au-delà de sa portée matérielle : un acte de solidarité, d’humanité et d’espoir pour des milliers de familles confrontées aux souffrances invisibles de la maladie mentale.

C’est Sylvestre Bedou, représentant le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle, qui a réceptionné les clés des mains de Masahiro Hayashi, directeur de la division des Affaires africaines de la Soka Gakkai Internationale. Dans son allocution, il a insisté sur la place centrale que le gouvernement accorde à la santé dans ses plans de développement : 

« Le président Alassane Ouattara a inscrit la santé des populations au cœur de sa politique. Mais au-delà des efforts de l’État, il est indispensable d’avoir des partenaires techniques et financiers pour nous accompagner », a-t-il affirmé, saluant « un bâtiment digne d’accueillir les patients », loin de l’image d’un simple préfabriqué.

M. Bedou a également rendu hommage à la directrice générale de l’hôpital, Dre Olga Porquet, dont il a salué le dynamisme et la volonté de transformation de l’établissement.

De son côté, Koné Kapié, sous-préfet de Bingerville, a dénoncé l'attitude de certaines familles qui abandonnent leurs malades après les soins. Pour lui, l’accroissement de la capacité d’accueil est un acte inestimable :

« Cet hôpital se retrouve souvent avec plus de malades qu’il ne peut en contenir. Ce bâtiment vient donc répondre à un besoin vital. Nous remercions la Soka Gakkai et souhaitons que d’autres organisations suivent cet exemple », a-t-il souhaité.

Un message partagé par Yacouba Zoumana, directeur général des cultes, qui a replacé ce geste dans un cadre plus global :

« Dans nos sociétés marquées par l’individualisme, il est essentiel de saluer ceux qui mettent leur vie au service des autres. Cette initiative rappelle que la vie n’a de sens que lorsqu’elle est tournée vers le bien commun », a-t-il déclaré.

Pour Véh Pierre, directeur général de Soka Gakkai Côte d’Ivoire, ce don s’inscrit dans la continuité d’actions déjà entreprises. En mai dernier, les membres de l’organisation avaient procédé à un nettoyage complet de l’hôpital, puis offert des médicaments et vivres d’une valeur de plus de 5 millions de francs CFA :

« Aujourd’hui, nous répondons à la doléance de Mme Porquet en offrant ce service d’urgence. Pour nous, disciples de Daisaku Ikeda, l’Homme avec un grand H a une valeur inestimable », a-t-il déclaré avec ferveur.

La plus émue fut sans doute Dre Olga Porquet, qui a rappelé les dons précédents de l’organisation : médicaments, vivres, ventilateurs...

« Ce bâtiment représente plus qu’un espace : il incarne un engagement profond à redonner dignité et espoir à des patients souvent marginalisés », a-t-elle souligné, avant de rappeler que l’hôpital accueille en moyenne 20 000 personnes par an.

Ce geste symbolise une avancée majeure pour l’hôpital psychiatrique de Bingerville, qui ambitionne de devenir un centre de soins « normal », comme l’a rappelé le représentant du ministre. Une manière de rompre définitivement avec le stigmate de « l’hôpital des fous », pour affirmer sa mission : soigner, accompagner, réinsérer.

En offrant ce bâtiment, la Soka Gakkai n’a pas seulement bâti des murs. Elle a consolidé des ponts humains entre patients, familles, soignants et société, rappelant que la dignité humaine reste le fondement de toute politique de santé digne de ce nom.

Wassimagnon