Côte d'Ivoire: Santé, des avancées notables, mais des inégalités persistantes face à la vaccination et aux soins de santé reproductive
L'Institut National de Santé Publique (INSP), en partenariat avec le Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, a organisé ce jeudi 28 août 2025, à l’amphithéâtre Delormas d’Abidjan, un atelier national de restitution des résultats d’analyse des indicateurs de santé pour la période 2019-2024.
Cette rencontre, inscrite dans le cadre du projet Countdown to 2030 (CD2030), visait à présenter l’évolution des indicateurs liés à la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, des adolescents, à la nutrition et à la vaccination (SRMNIA+N). Le projet est financé par l’African Population and Health Research Center (APHRC) et le Global Financing Facility (GFF), avec pour objectif d’améliorer l’utilisation des données de santé pour orienter les politiques publiques en Côte d’Ivoire.
Dans son discours d’ouverture, Dr Jacques KATCHÉ, Directeur des Services Médicaux et Sociaux, Répresentant le Directeur Général de l’INSP a salué l'engagement des acteurs du système de santé et rappelé l’importance de l’analyse des données pour guider les décisions stratégiques et accélérer les progrès vers les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Les analyses ont mis en lumière des progrès encourageants mais également des défis persistants, notamment en matière de qualité des données et de couverture vaccinale.
Parmi les points saillants du rapport figurent, la qualité des données de routine a légèrement baissé : 82 % en 2019 contre 80 % en 2024, restant en deçà des standards recommandés, les indicateurs les plus fiables pour mesurer la couverture sanitaire demeurent ceux liés à la première consultation prénatale (CPN1) et au vaccin Penta3 et la couverture vaccinale du Penta3 a progressé, tandis que celle de la rougeole est restée stable.
Près de 90 % des districts affichent un taux d’abandon entre Penta1 et Penta3 inférieur à 10 %, un bon indicateur de fidélité au parcours vaccinal. Toutefois, plus d’un tiers des districts présentent des ruptures entre la vaccination Penta et celle de la rougeole, signalant des problèmes de continuité dans le suivi vaccinal.
L’un des sujets les plus préoccupants reste celui des enfants dits "zéro dose", c’est-à-dire n’ayant reçu aucun vaccin.
En 2021, environ 30 % des enfants en Côte d’Ivoire étaient concernés, selon les données de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS).
Malgré une réduction des disparités régionales et sociales, les enfants vivant en zones rurales et issus de familles pauvres restent les plus exposés à la non-vaccination.
Le rapport note une progression du nombre d’accouchements en structures sanitaires sur la période.
Cependant, l’accès reste difficile pour les femmes défavorisées et peu instruites, ce qui pose un enjeu majeur d’équité dans l’accès aux soins obstétricaux.
En clôture de l’atelier, les experts ont appelé à renforcer la continuité des soins et des campagnes de vaccination, réduire le nombre d’enfants non vaccinés, améliorer la qualité des données collectées, et surtout, garantir un accès équitable aux services de santé pour tous, condition indispensable pour atteindre les cibles des ODD d’ici à 2030.
Ce rapport constitue une boussole essentielle pour les décideurs politiques et les partenaires techniques, afin d’ajuster les priorités sanitaires du pays en mettant l’accent sur l’équité, la qualité et la couverture universelle des soins.
Wassimagnon
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