Un tournant décisif s'opère dans l'écosystème entrepreneurial ivoirien. Le programme d’appui aux start-up lancé par CDC-CI Capital, en partenariat avec la Banque mondiale et le ministère de la Promotion de la Jeunesse, marque une étape historique avec la remise d’un chèque de 100 millions FCFA aux 15 équipes finalistes du Design Sprint Universitaire.

Porté par la volonté de créer un écosystème entrepreneurial pérenne et inclusif, le programme repose sur quatre piliers clés, selon Arthur Coulibaly, Directeur général de CDC-CI Capital. Il s'agit du renforcement des structures d’appui à l’entrepreneuriat (SAE) :69 experts ont été formés, 13 structures accompagnées à travers un diagnostic approfondi mené par Afrique Innove. Ces acteurs sont désormais le fil rouge du programme, garants de son ancrage durable dans le tissu économique. Du Design Sprint Universitaire : Inspiré du modèle de Google Ventures, ce sprint a mobilisé plus de 4 000 étudiants, répartis en 600 équipes dans toutes les régions du pays. Après plusieurs phases de formation et de sélection (avec l’appui de HEC Paris et Incub’Ivoire), 12 équipes finalistes ont été retenues pour la grande finale, dont 6 recevront un appui au prototypage. Des problématiques ont été proposées par de grandes entreprises partenaires telles que CFAO, Ecobank, Djamo, Carrefour, GreenPay, Investir Afrique, Bio Fruits Ivoire, mobilisées sur tout le territoire – de Korhogo à San Pedro, en passant par Yamoussoukro et Bouaké. De l'accompagnement des start-up : En 10 jours seulement, 324 candidatures ont été reçues. Après sélection, 15 start-up ont pitché à Abidjan, et 10 d’entre elles partiront à Station F à Paris, le plus grand campus de start-up au monde, pour poursuivre leur incubation. À leur retour, un pitch télévisé désignera les 3 meilleures, qui bénéficieront de financements d’amorçage de CDC-CI Capital. De l'opérationnalisation du guichet d’amorçage : Ce dispositif vise à créer un pipeline de start-up investissables, répondant à une problématique souvent évoquée par les investisseurs : le manque de projets suffisamment structurés pour accueillir du capital-risque.

« Nous avions les fonds, mais peu de start-up prêtes à les recevoir. Ce programme est notre réponse à ce déficit structurel », a précisé Arthur Coulibaly. 

Présent lors de la cérémonie, Dosso Ibrahima, Directeur de cabinet du ministre Mamadou Touré, a salué une « formidable opportunité pour la jeunesse ivoirienne », annonçant trois mesures clés du gouvernement, 50 millions FCFA pour le prototypage des solutions étudiantes, 1 milliard FCFA d’investissement à travers le guichet Start-Up Boost Capital de CDC-CI Capital pour soutenir les 118 start-up présélectionnées, la mise en place d’un réseau national de mentors-experts pour assurer le suivi post-investissement.

Très attendue, l’intervention de Marie-Chantal Uwanyligira, Directrice des opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, a marqué les esprits :

« Ce n’est pas facile d’entreprendre, mais c’est indispensable. L’emploi passe par l’entrepreneuriat. Le secteur privé est la clé. »

Elle a lancé un défi inédit aux jeunes : résoudre en une journée de véritables problématiques soumises par la Banque mondiale dans les secteurs de l’énergie, l’éducation, l’agriculture, etc.

« Le développement ne peut plus attendre », a-t-elle insisté.

Le gouvernement a annoncé qu’entre 2023 et 2024, 30 start-up ont été financées à hauteur de 1,1 milliard FCFA, générant 165 emplois directs. De plus, 64 start-up ivoiriennes ont participé à des salons internationaux tels que VivaTech Paris ou FrancoTech 2024.

Des partenariats stratégiques ont également été conclus entre Météo France Internationale et la start-up Lui Filet pour le projet Vigicle (installation de 17 stations climatiques), entre Il s’était Fontaine et des distributeurs européens pour l’exportation de beurre de karité, lancement de l’incubateur IRI à Abidjan, en collaboration avec Africa Global Logistics.

Arthur Coulibaly l’affirme :

« Ce programme n’est pas une opération ponctuelle. C’est une dynamique que nous allons répéter et renforcer chaque année. Ceux qui n’ont pas été retenus cette fois pourront revenir plus forts. »

Avec l’engagement combiné du secteur privé, des universités, des institutions publiques et des partenaires internationaux, la Côte d’Ivoire pose les bases d’un modèle de développement entrepreneurial ambitieux et durable.

Wassimagnon