Une étape clé dans la transformation du secteur agricole ivoirien a été franchie ce mercredi 10 septembre, à l’occasion de la rencontre d’information et d’échanges baptisée « Zoom sur », organisée par le Secrétariat Exécutif du Comité de Concertation État/Secteur Privé (SE-CCESP), en collaboration avec le Ministère d’État, Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, et la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).

Placée sous le thème : « Bourse des Matières Premières Agricoles (BMPA) : enjeux et défis pour le développement d’un secteur agricole moderne en Côte d’Ivoire », cette rencontre tenue au Noom Hôtel d’Abidjan-Plateau a permis de réunir les principaux acteurs du monde agricole, financier et institutionnel, autour d’une initiative jugée structurante pour l’avenir de l’agriculture ivoirienne.

Selon Philippe Brizoua, Directeur du Développement du Marché et de la Gestion des Projets à la BRVM, la BMPA est un outil stratégique pour répondre aux problèmes récurrents du secteur agricole : volatilité des prix, faibles revenus des producteurs, accès difficile au financement, et déficit de stockage.

« Ce projet, conduit par le secteur privé mais soutenu par l’État, doit être pleinement approprié par tous les acteurs pour assurer son succès et sa durabilité », a-t-il affirmé.

Présent à la rencontre, N’Guessan Koffi Rodrigue, Directeur général du Développement rural, représentant le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture, a souligné que le lancement de la BMPA marque un tournant décisif pour l’économie agricole de la Côte d’Ivoire.

Il a précisé que la phase pilote porte sur trois spéculations majeures, la noix brute de cajou, la noix fraîche de cola et le maïs

Trois produits stratégiques, pour lesquels la Côte d’Ivoire occupe une place de leader aux niveaux régional et mondial.

De son côté, M. Soumahoro Deli, Conseiller technique représentant le Ministre des Finances, a qualifié la BMPA de « véritable instrument de souveraineté alimentaire, de justice commerciale et de transformation structurelle », une première dans l’espace UEMOA et en Afrique francophone.

Pour Mariam Fadiga Fofana, Secrétaire Exécutive du CCESP, la BMPA reflète l’ambition du gouvernement de réformer en profondeur le tissu économique à travers l’agriculture.

« La BMPA constitue une réforme clé, traduisant la volonté de l’État de transformer structurellement l’économie ivoirienne. Le CCESP continuera d’accompagner toutes les étapes de sa mise en œuvre », a-t-elle assuré.

Même son de cloche du côté du patronat ivoirien. Ismaël Fanny, Directeur des Commissions et du Plaidoyer à la CGECI, représentant le président Ahmed Cissé, a salué une initiative qui cadre parfaitement avec les priorités du secteur privé, notamment l’industrialisation et la transformation locale des matières premières.

La cérémonie a également enregistré la présence de Taky Kouao Ama, Conseillère technique représentant le Premier ministre Robert Beugré Mambé, signe de l’engagement du gouvernement à tous les niveaux.

Pour rappel, le lancement officiel des opérations de la BMPA a eu lieu le 28 mai 2025. Avec cette plateforme, la Côte d’Ivoire ambitionne de moderniser la commercialisation agricole, d'assurer une meilleure rémunération des producteurs, d'attirer des investisseurs dans les filières agricoles et de structurer durablement un secteur qui pèse 26 % du PIB et mobilise 60 % de la population active

En s’inspirant des modèles internationaux performants, la BMPA pourrait bien devenir un exemple à suivre dans la région UEMOA, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère de professionnalisation de l’agriculture africaine.

Wassimagnon