Place de l'Indépendance à Accra (ph)

Le Ghana va accueillir dans les jours à venir 40 nouveaux ressortissants ouest africains expulsés des États-Unis et ce dans le cadre d’un accord entre les deux pays.

Le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a annoncé le mercredi 17 septembre 2025 dans un programme télévisé sur Channel One à Accra que le Ghana accueillera dans les prochains jours 40 nouveaux ressortissants ouest africains expulsés des États-Unis.

Cette annonce fait suite aux critiques formulées par la minorité parlementaire concernant la décision du gouvernement d'accepter 14 expulsés des États-Unis en début du mois, accusant les responsables de contourner l'approbation parlementaire.

Accord et justificatifs

Sur l’attente des personnes à arriver au Ghana, le ministre Ablakwa a déclaré que « Je peux vous dire que nous attendons 40 autres expulsés dans les prochains jours. Nous les examinons attentivement avant leur arrivée ». Le ministre a souligné que la décision du Ghana d'accueillir les personnes expulsées est uniquement fondée sur des raisons humanitaires et a ajouté que le Ghana a pris cette décision après avoir été témoin du traitement inhumain infligé aux personnes expulsées à l'étranger.

En justifiant la décision du Ghana d’accueillir les expulsés, le ministre des Affaires étrangères a d’abord précisé que son pays ne cherche pas à rendre un service aux Etats-Unis avant de statuer que « Nous rendons service à nos compatriotes africains ; nous leur offrons refuge, espoir, et nous souhaitons qu'ils rentrent chez eux et se sentent bien ».

Il a souligné que l’acceptation de l’accord est à titre humanitaire après que le Ghana ait constaté le traitement inhumain infligé aux personnes expulsées à l'étranger et vise avant tout à rendre service aux compatriotes africains.

Plainte de 11 expulsés contre le Ghana

Onze ressortissants ouest-africains originaire du Nigéria, du Libéria, du Togo, de Gambie et du Mali ont intenté une action en justice contre le gouvernement ghanéen auprès de la Division des droits de l'homme de la Haute Cour d'Accra, alléguant une détention illégale.

Les plaignants, issus de la première vague des expulsés, ont déclaré avoir été secrètement extraits de centres de détention américains les 5 et 6 septembre 2025, enchaînés et transportés au Ghana sans préavis ni explication. Ils ont affirmé qu'à leur arrivée, ils ont été remis aux autorités ghanéennes et détenus dans une installation militaire présumée, sans procédure régulière ni contrôle judiciaire.

Rappelons au départ que le Ghana a annoncé la semaine dernière avoir accueilli 14 personnes expulsées par les Etats-Unis. Le Ghana est le dernier pays africain en date à accueillir des ressortissants de pays tiers expulsés par les États-Unis, ou à accepter de les accueillir, bien que la légalité de cette démarche soit remise en question.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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