La ville d’Abengourou à l’Est de la Côte d’Ivoire a abrité le samedi 20 septembre 2025, un événement marquant pour le monde agricole ivoirien. Il s’agit de la création de la Coordination rurale de Côte d’Ivoire (CR-CI). Cette initiative, fruit de plusieurs mois de mobilisation par un groupe de leaders agricoles, a réuni près de 250 délégués venant de treize régions, représentant divers secteurs de l’agriculture.

À l’issue de cette rencontre historique, Ehora Yao Léonard, président du collectif des sociétés coopératives de l’Indénié-Djuablin, a été élu à l’unanimité premier président de la CR-CI. Son élection marque le début d’une nouvelle ère pour les producteurs agricoles, qui espèrent désormais défendre leurs droits de manière plus efficace.

Juste après son plébiscite, M. Ehora a précisé que la création de la CR-CI répond à un besoin urgent de rassembler les producteurs autour d’objectifs communs.

« Notre mission est claire : défendre les intérêts de tous les producteurs agricoles, sans distinction. Nous voulons représenter les planteurs, diffuser des informations fiables, offrir des formations et renforcer la solidarité au sein du milieu rural », a-t-il déclaré.

Le nouveau président a également souligné les défis croissants liés au changement climatique. Selon lui, il est impératif que les producteurs adoptent des pratiques agricoles durables et collaborent pour surmonter ces obstacles.

« En nous organisant mieux, nous serons en mesure de solliciter un soutien accru de la part des autorités pour moderniser et dynamiser nos exploitations », a-t-il ajouté.

Il a promis en outre, de parcourir le terrain dès les premières années de son mandat afin de faire connaître la CR-CI jusque dans « les derniers hameaux où se trouvent les producteurs ».

Ehora Yao Léonard souhaite par ailleurs, sensibiliser les producteurs et leur faire comprendre que « le monde est changeant », que « ce qui se faisait hier ne peut plus se faire aujourd’hui » et qu’il est nécessaire d’adopter de nouvelles méthodes de travail pour permettre au producteur d’obtenir ce qui lui revient: intrants, sacs, produits phytosanitaires pour traiter son cacao.

La rencontre a également bénéficié de la présence de Yaya Kangouté, directeur régional du Conseil café-cacao de l’Indénié-Djuablin. Ce dernier a exhorté les planteurs à participer activement au programme national de recensement des producteurs, lancé par le gouvernement, afin de renforcer la traçabilité et la transparence dans la filière.

La création de la CR-CI représente donc un tournant significatif pour les acteurs du secteur agricole en Côte d’Ivoire. Avec cette nouvelle organisation, les agriculteurs espèrent faire entendre leur voix de manière plus forte et unie, tout en travaillant à une amélioration durable de leurs conditions de vie et de travail.

Cette initiative pourrait bien être le catalyseur d’un changement profond dans la lutte pour les droits des agriculteurs ivoiriens, leur offrant ainsi les outils nécessaires pour s’affirmer sur la scène nationale.

Wassimagnon