Côte d'Ivoire : Aboisso, un prédateur en série arrêté après des mois de terreur
Le présumé malfrat (Ph Koaci)
La ville, agitée et en proie à la colère, s'est réveillée sous le poids d’une nouvelle qui secouait ses habitants. Au cœur de la nuit, devant les portes de la Brigade de Recherche et d'Intervention (BRI), une foule enragée s’est formée, clamant haut et fort son désir de justice. Les accusations pleuvaient : viols répétés, vols de motos, agressions. Et dans toutes les bouches, un seul nom : Kabore Hermann.
Ce nom, devenu synonyme de terreur dans la ville, n’était plus seulement celui d’un homme, mais celui d’une menace invisible, omniprésente, qui pesait sur la vie de chaque habitant. Pour eux, l’horreur de ses actes, l’ampleur de ses exactions, avait transformé Hermann en un spectre vivant.
L’ampleur des accusations ne laissait pas de place à l'inaction. Une enquête est lancée. Et lorsque l'une des victimes, tremblante et sous le choc, informe les autorités que son agresseur serait de nouveau en route vers chez elle, la BRI se met en position. La nuit est noire, le calme régnant en ville est trompeur. À 2 heures du matin, un homme apparaît, un homme qui semblait être un médecin, portant une blouse et une machette. L’illusion est brisée en un instant : ce n'est pas un soignant, mais bien un prédateur.
Les agents de la BRI, prêts à intervenir, n'hésitent pas. La sommation de la police retentit dans la nuit, « Couchez-vous ! », et Hermann est finalement capturé. Aboisso, enfin, respire. Mais cette victoire sur l’un des plus grands criminels de la ville ne marque pas la fin de l’histoire.
En garde à vue, Hermann finit par avouer. Il désigne un complice : Abass Ouattara, un mécanicien moto basé à Grand-Bassam, qui se chargeait de revendre les motos volées. L’intervention des forces de l’ordre à Grand-Bassam est rapide, mais Abass tente de fuir. Il sera rapidement maîtrisé. Le réseau de vol semble ainsi démantelé. Mais Hermann, au fond de sa cellule, prépare sa dernière fuite.
À la veille de son déferrement, il simule une crise aiguë, une hernie étranglée. Transporté en urgence vers l’hôpital d’Aboisso, il profite du trajet pour sauter du véhicule et disparaître dans la nuit. La ville, encore sous le choc, se prépare à une nouvelle chasse à l’homme.
Les jours qui suivent, la BRI intensifie ses recherches. Hermann, toujours plus déterminé à échapper à la justice, se déguise en dentiste pour tenter de passer inaperçu. Mais les enquêteurs, alertés par des informations précieuses, retrouvent sa trace. Cette fois, il est capturé sans résistance.
Aujourd’hui, Kabore Hermann est enfin sous les verrous. Pour Aboisso, ce n’est qu’un soulagement partiel. La ville, meurtrie par les atrocités commises par cet homme, commence à tourner la page d’un chapitre sombre. Cependant, cette histoire restera gravée dans les mémoires comme le récit d’une population qui n’a pas cédé à la peur et d'une brigade déterminée à restaurer l'ordre, peu importe le prix.
Jean Chresus, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
