Cameroun : Présidentielle 2025, une campagne à deux vitesses
Un meeting du Rdpc(Ph)
À une semaine du scrutin présidentiel prévu le 12 octobre, une question intrigue les observateurs de la scène politique camerounaise : où est Paul Biya ? Le président sortant n'a toujours pas fait d'apparition publique sur le terrain de la campagne électorale, laissant ses lieutenants mener la bataille pour sa réélection.
Selon les chiffres officiels d'Elecam, l'organe en charge du processus électoral, 8 219 210 électeurs sont attendus aux urnes pour ce scrutin déterminant pour l'avenir du Cameroun.
Si le candidat du parti au pouvoir est invisible, sa machine électorale, elle, est omniprésente. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir, a mobilisé ce qui s'apparente à une véritable armada administrative. Sur l'ensemble des 360 communes du pays, les lieutenants de Paul Biya quadrillent méthodiquement le terrain.
Ministres, secrétaires généraux des ministères, présidents de conseils d'administration et directeurs généraux d’entreprises parapubliques : tous les responsables administratifs ont été mobilisés pour cette campagne. Une méthode qui transforme l'appareil d'État en machine électorale, soulevant des questions sur la séparation entre fonctions publiques et activités partisanes.
L'opposition résiste
Du côté de l'opposition, la campagne se mène dans des conditions autrement plus difficiles. Malgré ce que les candidats dénoncent comme des « entraves administratives », ceux-ci parviennent néanmoins à tenir des meetings et à faire entendre leur voix. Une résilience qui montre bien la détermination des forces d'opposition à peser dans ce scrutin, même face à un rapport de forces déséquilibré.
Pendant ce temps, le Premier ministre multiplie les inaugurations : routes, immeubles, poses de premières pierres. Une intense activité qui, si elle s'inscrit officiellement dans le cadre de ses fonctions gouvernementales, intervient à un moment qui ne doit rien au hasard. Ces inaugurations en cascade participent d'une stratégie de communication visant à mettre en avant le bilan du régime en place à quelques jours du vote.
Scrutin sous haute surveillance
Cette présidentielle du 12 octobre s'annonce donc comme un scrutin à plusieurs facettes : d'un côté, un parti au pouvoir qui mise sur sa puissante machine administrative et l'action gouvernementale ; de l'autre, une opposition qui tente de se faire entendre malgré les difficultés. Entre les deux, l'absence énigmatique du principal intéressé et plus de 8 millions d'électeurs qui devront trancher.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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