À l’occasion de la deuxième édition de Africa Day organisée à Sciences Po Paris, le Ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a exposé la stratégie ambitieuse de la Côte d’Ivoire dans le domaine des ressources extractives. Une vision résolument tournée vers le secteur privé, soutenue par un environnement favorable aux investissements.

Face à un public composé d'étudiants, d'experts et de décideurs économiques réunis à l'invitation de la Fondation Afrique-France, le ministre a présenté le modèle économique ivoirien visant à faire des ressources extractives le deuxième pilier de l’économie, en complément de l’agriculture.

« 35 % de la roche birimienne d’Afrique de l’Ouest, connue pour contenir de l’or, se trouve en Côte d’Ivoire », a-t-il affirmé, soulignant le potentiel exceptionnel du pays. En moins de dix ans, la production aurifère nationale a été multipliée par cinq. Et d’annoncer : « Dans cinq ans, la Côte d’Ivoire sera le premier producteur africain d’or. »

Ce qui distingue le modèle ivoirien, selon Sangafowa-Coulibaly, c’est son approche intégralement tournée vers le secteur privé. « L'État n'investit pas directement dans les projets miniers. Il délivre les permis et conserve une participation gratuite de 10 à 15 % », a-t-il précisé.

Les entreprises privées assurent le financement des opérations, attirées par un climat d’affaires jugé attractif : stabilité politique et économique depuis plus de 15 ans, infrastructures modernes, capital humain qualifié, et accès garanti à l’électricité et aux routes.

Le ministre a également mis en avant un cadre fiscal avantageux, notamment un régime fiscal spécial pour les investissements miniers, ainsi qu’une efficacité administrative rare : « Entre la découverte d’un gisement et son exploitation, il s’écoule en moyenne moins de cinq ans en Côte d’Ivoire, contre 10 à 20 ans dans les pays développés. »

Toute cette stratégie s’inscrit dans la vision du Président Alassane Ouattara, qui considère que « le moment est venu de mettre à contribution les ressources extractives » pour accélérer le développement du pays. Une orientation nouvelle, complémentaire à l’héritage agricole de l’ère Houphouët-Boigny.

Le ministre a rappelé que le thème du panel – « Les mines africaines au cœur de la transition énergétique » – avait également été au cœur de la première édition du Salon International des Ressources Extractives et Énergétiques (SIREXE), organisé à Abidjan du 26 novembre au 1er décembre 2024.

En marge du panel, Mamadou Sangafowa-Coulibaly a accordé plusieurs audiences, notamment au PDG du Groupe Axian, ainsi qu’à des étudiants ivoiriens brillants issus de Sciences Po, HEC, Polytechnique et l’X.

L’événement s’est conclu par un dîner de gala au Quai d’Orsay, symbole fort du renforcement des relations économiques entre la France et la Côte d’Ivoire.

Wassimagnon