Face à un panel 100 % féminin dans l’émission « Les Candidats face aux femmes », Henriette Lagou a présenté un programme ambitieux en faveur de l’égalité, de l’autonomisation et de la protection des femmes en Côte d’Ivoire.

C’est une grande première dans l’histoire politique ivoirienne. Le jeudi 9 octobre sur une télévision privée, Henriette Lagou, candidate à l’élection présidentielle du 25 octobre, a participé à l’émission « Les Candidats face aux femmes », un format novateur porté par l’activiste et présidente de l’ONG Femmes Ivoiriennes en Politique, Rebecca Yao. Une heure durant, la candidate s’est prêtée à un exercice de vérité face à un trio d’expertes, pour aborder sans détour les grands enjeux liés aux droits et au rôle des femmes en Côte d’Ivoire.

À l’origine de cette initiative, Rebecca Yao explique : « Nous avons voulu créer un moment où les attentes des femmes ne seraient plus une variable d’ajustement dans les discours politiques. »

Aux côtés de l’initiatrice de l’émission, le panel était composé de deux autres voix féminines fortes. Le Professeur Weu Mélanie Tia, néphrologue renommée et la militante engagée Marie Badi, présidente de la Jeune Chambre Internationale Abidjan Soleil.

Ce trio a permis d’aborder les questions féminines sous plusieurs angles : politique, économique, sanitaire, éducatif et social.

Dès les premières minutes, Henriette Lagou a frappé fort sur la question de la représentation politique des femmes. Contrairement au quota actuel de 30 %, elle milite pour une parité totale.« Moi, j’étais partante pour les 50 %. Il faut avoir le courage de l’inscrire. »

Elle s’est engagée, si elle est élue, à instaurer des listes zébrées (alternance homme-femme) dans toutes les élections et à garantir l’égalité dans les nominations aux postes de gouvernance. 

Interrogée sur la condition des femmes rurales qui représentent 65 % de la main-d’œuvre agricole mais restent les plus vulnérables, la candidate a proposé des mesures concrètes, telles que, l'organisation des femmes en coopératives, l'accès à la mécanisation, la mise à disposition de camions pour évacuer les productions et le paiement échelonné pour que les coopératives deviennent propriétaires du matériel.

Sur la problématique du chômage des jeunes filles, Henriette Lagou entend miser sur le renforcement des Institutions de Formation Féminine (IFEF), avec l’objectif d’en créer dans chaque commune. Ces structures offriront une formation pratique orientée vers l’auto-emploi.

Elle a également annoncé la création de fonds spéciaux d’État dédiés à l’entrepreneuriat féminin : « Il faut que ce soit concret, il faut que ce soit inclusif. »

Sur l’éducation, Henriette Lagou s’est engagée à atteindre 50 % de femmes dans l’enseignement, estimant les chiffres actuels insatisfaisants.

Concernant la lutte contre les violences faites aux femmes, elle propose de renforcer les brigades spécialisées, recruter plus de femmes dans les forces de l’ordre, allier prévention et répression, dans un cadre législatif ferme.

Ce débat, salué pour sa rigueur et sa nouveauté, marque un changement de paradigme dans la communication politique. Les questions féminines sont désormais au centre du jeu électoral.

« Ce débat donne enfin la parole aux femmes de façon structurée et exigeante », a commenté le Professeur Tia.

« Les femmes ivoiriennes attendent des actes concrets, pas des promesses vagues. »

L’émission « Les Candidats face aux femmes » aura permis de mettre en lumière des engagements forts, des propositions concrètes et une volonté de réforme en profondeur. À quelques jours du scrutin, Henriette Lagou a su se positionner comme une voix forte pour la cause des femmes.

Ce débat ouvre une nouvelle ère de redevabilité politique en Côte d’Ivoire. Un exemple qui, espérons-le, inspirera tous les candidats et toutes les élections à venir.

Wassimagnon