Côte d'Ivoire : Présidentielle 2025, Simone Gbagbo depuis Yamoussoukro : « Ne pas aller voter, c'est apporter un soutien de fait au quatrième mandat »
En pleine campagne électorale, Simone Ehivet Gbagbo, candidate du Mouvement des Générations Capables (MGC), poursuit sa tournée nationale. Mardi, l’ex-Première Dame s’est rendue à Yamoussoukro, puis à Bouaké, pour exposer sa vision et appeler à une mobilisation nationale autour du changement.
Lors d’une rencontre avec les chefs traditionnels de Yamoussoukro, Simone Gbagbo a évoqué la possibilité d’une union des forces de l’opposition, en particulier de la gauche. Des discussions seraient déjà en cours, selon elle, mais leur issue reste incertaine : « Ces pourparlers peuvent aboutir comme ne pas aboutir », a-t-elle reconnu, tout en sollicitant le soutien actif des chefs pour faciliter ce rapprochement.
Pour Simone Gbagbo, les manifestations seules ne suffisent plus à provoquer un véritable changement. Elle insiste sur la nécessité d’une forte participation électorale pour renverser la tendance actuelle.
« Ne pas aller voter, c’est apporter un soutien de fait au quatrième mandat », a-t-elle martelé.
Au-delà de la politique, Simone Gbagbo a plaidé pour une implication plus structurée et reconnue des autorités traditionnelles dans la gouvernance nationale.
« Je souhaiterais qu’on s’asseye ensemble et qu’on voie comment organiser leur participation à la vie de la Nation », a-t-elle proposé.
Elle a estimé que les chefs doivent être consultés sur les décisions majeures telles que les lois sur la terre, le cacao, les salaires ou les politiques agricoles.
Elle n’a pas manqué de critiquer la Chambre des Rois et Chefs traditionnels, qu’elle considère comme une instance instrumentalisée : « Une chambre de propagande et de publicité », a-t-elle dénoncé, avant de conclure : « Si Dieu m’aide et que j’ai le pouvoir, les chefs vont mouiller le maillot. »
Au cœur de son message, la réconciliation nationale reste un pilier fondamental de son projet. Elle propose, la restitution des biens confisqués pendant la crise post-électorale (maisons, plantations, etc.) et un dialogue franc entre les Ivoiriens pour guérir les blessures du passé et restaurer la confiance.
« Il faut apaiser les frustrations pour reconstruire une nation unie », a-t-elle souligné.
Simone Gbagbo a aussi défendu une vision économique axée sur la transformation locale des ressources, afin de créer des richesses durables et inclusives.
« Si nous transformons nous-mêmes nos ressources, tout le monde pourra en profiter et vivre heureux », a-t-elle affirmé.
Elle a cité plusieurs exemples d’innovations locales, notamment, la tige de bananier utilisée pour fabriquer du tissu, les cabosses de cacao transformées en charbon, savon ou engrais et les produits dérivés des fibres naturelles pour la boisson ou l’artisanat.
Après Yamoussoukro, Simone Ehivet Gbagbo a mis le cap sur Bouaké, où elle a animé un meeting en début de soirée, appelant les populations à prendre leur destin en main à travers un vote massif le 25 octobre.
Avec une campagne centrée sur l’unité, la réconciliation et la transformation économique, la candidate du MGC entend faire entendre une voix différente dans le paysage politique ivoirien, en misant sur la proximité avec les populations et les valeurs traditionnelles.
Wassimagnon
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