Au Cameroun, cinq jours après le scrutin présidentiel, des manifestations ont éclaté dans plusieurs localités, rapidement maîtrisées par les forces de l'ordre. Plusieurs arrestations ont été effectuées.

Alors que les opérations de dépouillement se poursuivent, la tension monte dans le pays. À Bonamoussadi, dans le Ve arrondissement de Douala, la police a dispersé les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes. Le préfet du Wouri, dont Douala est la principale ville, a immédiatement réagi en interdisant toutes manifestations de rue jusqu'à la prestation de serment du nouveau président de la République.

La situation s'est révélée particulièrement tendue à Dschang, dans l'Ouest du pays, où les manifestants ont incendié le parquet après avoir attaqué la maison du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais). Selon la gendarmerie nationale, une vingtaine de personnes ont été arrêtées dans cette localité. Des incidents ont également été signalés à Garoua, principale ville du Nord.

Le système de compilation des résultats suit une procédure stricte. Chaque bureau de vote produit un procès-verbal signé par les représentants des candidats et par Elecam (Elections Cameroun). Ces documents sont ensuite transmis aux 58 commissions départementales de recensement des votes, correspondant aux 58 départements du pays.

Ces commissions, qui siègent au Tribunal de Grande Instance de chaque département et sont présidées par le président du tribunal, ont pour mission de compiler et additionner tous les procès-verbaux pour établir un résultat départemental. Elles comprennent des représentants de l'administration, d'Elecam et de chaque candidat.

Selon les observateurs, le Rdpc était le seul parti représenté dans presque tous les bureaux de vote, suivi du Pcrn et du Fsnc (1700 bureaux). Le Sdf et l'Undp auraient eu une représentation plus limitée, ce qui soulève des questions sur la collecte des procès-verbaux par les différentes formations politiques.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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