Ghana : Violences électorales de 2020 et 2024, 15 morts, 40 blessés, poursuites et prévention
Muntaka Mohammed-Mubarak, le ministre de l'Intérieur au milieu lors de la présentation du rapport (ph)
Les élections générales de 2020 et 2024 au Ghana ont été marquées par des violences sous diverses formes et ont occasionné 15 morts et 40 blessés à travers le pays.
Ce rapport a été publié le mardi 04 novembre 2025 à Accra par le ministre de l'Intérieur, Muntaka Mohammed-Mubarak, qui a qualifié ces violences de « profondément préoccupantes » et a appelé à une action collective urgente pour préserver les acquis démocratiques du Ghana
Les heurts ont été répertoriés par une cellule spéciale du Département des enquêtes criminelles (CID) de la Police et ont révèle 12 incidents distincts de violences liées aux élections dans le pays. Ce groupe de travail « a pour mandat de collaborer avec toutes les parties prenantes. Identifier, examiner et enquêter sur tous les cas de violence électorale ayant entraîné des décès lors des élections générales de 2020 et 2024 ».
Le rapport
Selon les conclusions du rapport, ces violences sont dues à des affrontements entre partisans des deux principaux partis politiques et à l'usage de munitions réelles par certains membres des forces de sécurité pour disperser les foules.
S'adressant à la presse, le ministre Mohammed-Mubarak a indiqué que l'enquête sur ces troubles électoraux est à un stade avancé. Il a révélé que quatre suspects sont actuellement en liberté sous caution, cinq en détention provisoire, et que des mandats d'arrêt ont été émis contre les autres.
Circonscriptions affectées par les violences
Dans les détails, le ministre de l’Intérieur a dévoilé que les violences ont touché plusieurs régions et circonscriptions.
Les élections générales de 2020 ont fait 8 morts et 34 blessés, répartis dans six circonscriptions principales. Les zones les plus touchées sont :
Techiman Sud (Bono Est) : 2 morts, 9 blessés,
Odododiodio (Région du Grand Accra) : 2 morts, 15 blessés,
Ablekuma Centre (Région du Grand Accra) : 1 mort, 4 blessés
Banda (Région du Bono) : 1 mort, 2 blessés
Dormaa Ouest Région de Bono) : 1 mort, 1 blessé
Savelugu (Région du Nord) : 1 mort, 3 blessés
Quant aux élections de 2024, elles ont occasionné 7 décès et 6 blessés dans six circonscriptions électorales que sont :
Awutu Senya ( Région Centrale) : 1 décès, 1 blessé
Tolon (Région du Nord) : 1 décès
Damango (Région des Savanes) : 1 décès
Nkoranza Sud (Région de Bono Est) : 1 décès
Offinso Nord (Région Ashanti) : 2 décès, 2 blessés
Ahafo Ano Sud-Ouest (Région Ashanti) : 1 décès, 3 blessés
Selon les conclusions du rapport, ces violences sont dues à des affrontements entre partisans des deux principaux partis politiques, NDC et NPP, et à l'usage de munitions réelles par certains membres des forces de sécurité pour disperser les foules.
Poursuites judiciaires et prévention
Comme suite aux cas de violences enregistrées, le ministre de l’Intérieur a assuré que le gouvernement est attaché à la justice et à la responsabilisation, ajoutant que les forces de sécurité poursuivent activement tous les individus impliqués afin qu'ils soient traduits en justice.
Le ministre a assuré la population que les auteurs de violences électorales seront poursuivis en justice et a annoncé la création d'un groupe de travail multipartite chargé de formuler des recommandations de réformes. Il a également indiqué que le ministère, en collaboration avec la police ghanéenne et la Commission électorale, révise les protocoles de sécurité afin de prévenir toute violence électorale similaire lors des prochains scrutins.
Principales recommandations
Le rapport recommande d’'indemniser les familles des victimes décédées et blessées, sous la supervision du bureau du procureur général. Des programmes de formation réguliers pour les forces de police afin de dissuader le recours à la force létale lors du maintien de l'ordre.
Le groupe de travail a également recommandé de ne pas déployer de militaires pour le maintien de l'ordre lors des élections, insistant sur la nécessité d'une meilleure planification et communication entre les forces de sécurité afin de prévenir des incidents similaires lors des prochains scrutins.
En tout et pour le futur, le ministre Muntaka Mohammed-Mubarak a exhorté d’une part les partis politiques, la société civile et les médias à unir leurs efforts pour promouvoir la paix avant, pendant et après les élections et d’autre part a une accentuation de l'éducation civique et la mise en place de systèmes d'alerte précoce afin de prévenir l'escalade des tensions dans les bureaux de vote.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
- Joindre la rédaction de koaci.com (+228) 98 95 28 38 ou koaci.ghana@gmail.com –
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